J'étais ce soir avec des centaines de citoyens, de tous âges, de toutes convictions, devant la mairie de Bayonne pour crier "je suis Charlie" en réponse à l'attentat terroriste de ce midi. Parce que c'est la liberté de la presse qu'on a voulu assassiner, le peuple de France se retrouve uni pour affirmer sa solidarité avec les victimes et sa volonté de défendre la démocratie.
Les 1500 personnes - estimation à la louche, mais le chiffre exact est-il important, il suffit de constater qu'il y a foule - entassés sur la place de la liberté applaudissent spontanément les victimes. Des jeunes, des vieux, des familles. Des élus de droite, des élus de gauche, rassemblés. Une banderoles, des écriteaux affirment "je suis Charlie". Une femme crie "vive la liberté de la presse, vive la liberté de la presse" et elle est longuement applaudie. Un garçonnet brandit un stylo, arme dérisoire, mais arme de tous les combats pour la culture, pour la démocratie, pour nos valeurs. Oui liberté, oui égalité et - par delà les différences, par delà les divergences- oui fraternité.
Ce soir je suis triste et fier. Triste parce que des hommes et femmes sont morts pour leurs idées. Mais fier. Fier de la réaction de mes concitoyens, debouts, solidaires et déterminés à défendre les valeurs de la république.