Le blog de Jean-Pierre Voisin

Construit-on plus aujourd'hui à Anglet qu'il y a cinq où dix ans, quand la droite UMP-MODEM locale était aux affaires? Sommes-nous les "bétonneurs" que les mêmes dénoncent?

Le diagramme ci-dessous apporte une réponse claire. Entre 2009 et 2011, donc en trois ans, nous avons délivré les permis de construire pour 1000 logements (998 exactement), soit 332 par an en moyenne. Ce chiffre est à rapprocher du Plan Local de l'Habitat 2010- 2015 (PLH), où nous nous sommes engagés à produire 2100 logements sur six ans, soit 350 par an. Il est à comparer aussi au bilan de nos prédécesseurs qui ont autorisés pendant leur mandat, entre 2001 et 2007, 3534 logements soit 504 logements par an en moyenne.  On remarquera la flambée immobilière des années 2005 à 2007, où en trois ans le maire a délivré des permis de construire pour près de 2500 logements  (2473) ! Qui a dit que nous étions des bétonneurs? et que la politique passée était un exemple à suivre !

logements autorisés = logements ayant obtenu leur permis de construire dans l'année.

NB: Pour ces analyses, j'ai neutralisé l'année 2008, année de transition qui a vu le changement de majorité municipale en mars. Il est difficile en effet de répartir les résultats de cette année là entre les deux équipes.

Nous disons vouloir "Anglet pour tous". Slogan où réalité?

Regardons de la même manière le nombre de logements sociaux financés chaque année. Là aussi le diagramme ci-dessous est parlant. Entre 2000 et 2007 nos prédécesseurs ont produit 61 logements sociaux par an en moyenne - 70 par an si on ne compte pas l'année 2000. Chiffre à rapprocher des 500 logements autorisés chaque année (voir ci-dessus). Avec environ 13% de logements sociaux par rapport à la production globale, le déficit de logements accessibles s'est accru pendant ces sept ans. 

Regardons de plus près les trois dernières années du mandat précédant où, indiscutablement, la production de logements sociaux a augmenté. Sur les années 2005 à 2007, 325 logements sociaux sont financés. C'est mieux que précédemment... en apparence. Mais en apparence seulement car ces 325 logements ne représentent que 13% des 2473 logements autorisés sur Anglet pendant la même période. 

Depuis notre arrivée à la mairie, sur les années 2009 à 2011, soit sur trois ans, nous affichons 624 logements sociaux financés soit 208 en moyenne annuelle, au dessus de notre objectif du PLH de 150 logements par an.

Nous affirmons que nous ne voulons pas construire plus, mais mieux et pour tous. Ces chiffres, indiscutablement montrent que nous tenons nos engagements.

Dans un article paru dans Sud-Ouest le 11 janvier dernier, Claude Olive affirme: "la municipalité annonce 2000 demandes de logements sociaux. Elles ne proviennent pas toutes du Pays Basque Sud Landes. Ce chiffre est à prendre avec beaucoup de recul, car la même personne effectue souvent  une demande de logement pour plusieurs villes, ce qui multiplie artificiellement le nombre de demandeurs."

On peut se demander pourquoi M. Olive cherche à minimiser la demande de logement social. Parce qu'il a mauvaise conscience vu son bilan passé? Parce qu'il cherche des arguments pour s'opposer aux projets de la municipalité?  Nous considérons, nous, avec beaucoup d'attention l'évolution des chiffres des demandeurs, en constante augmentation. Et nous y voyons une ardente obligation à agir.

L'observatoire de la demande locative sociale (ODELOS) donne pour 2009 les chiffres suivants, repris par le PLH, une fois éliminés les doublons que signale M. Olive:

nombre de demandes sur le BAB:   6892.

nombre de demandes sur Anglet:    2377

Quand nous annonçons des chiffres arrondis (car facile à retenir) de 7000 demandes sur le BAB, de 2000 demandes sur Anglet, nous sommes donc très prudents. Rappelons que les chiffres ci-dessus datent de 2 ans et que la situation actuelle s'est sans doute encore dégradée (nous devrions avoir rapidement des chiffres actualisés).

"Oui, mais ce ne sont pas des gens d'ici", laisse entendre M. Olive.

Quelle est là aussi la réalité?

Regardons les demandes selon l'origine géographique. Pour les 2377 demandes

90% des demandes, plus de 2000,  proviennent bien de personnes qui vivent sur le bassin de vie. Parmi elles, beaucoup ne résident plus sur Anglet car elles ont dû en partir faute de logements abordables.

 Un décompte fait le 18 janvier dernier par l'office 64, dénombre 1065 demandeurs qui habitent ou travaillent à Anglet. Et l'Office n'étant pas le seul bailleur social intervenant sur notre ville, on peut raisonnablement penser que la réalité est supérieure à ce chiffre.

Voilà la vérité des chiffres. Qui nous rappelle qu'il faut construire des logements sociaux, de toute urgence.

Photo: les nouveaux logements construits rue de Venise, livrés en 2011. 

La production de logements sociaux, qui font cruellement défaut à Anglet, est une priorité de la municipalité de gauche. Où en est-on? Quelques chiffres (officiels) pour situer l'effort  de la municipalité.

Rappelons que Anglet s'est engagé à produire 878 logements sociaux  entre 2010 et 2015 soit 146 logements par an en moyenne¹ .

Nombre de logements sociaux livrés en 2009: 152.

Nombre de logements sociaux livrés en 2010: 177.

Nombre de logements sociaux en chantier en février 2011: 314. Certains seront livrés en 2011, d'autres en 2012.

Tour d'horizon des principaux chantiers en cours:

La résidence universitaire de Montaury avec ses 78 studios  (photo ci-contre) sera livrée début septembre pour la rentrée universitaire, les 14 logements sociaux de la Bécasse le seront à la fin de l’année 2011.   

 Le COL construit à Bahinos

Le gros-œuvre de l’opération du COL, au Rond-point de Bahinos (photo ci-contre) sur le boulevard du BAB, derrière le futur Mac Do est pratiquement achevé : La livraison des 24 logements interviendra au printemps 2012. Même calendrier pour la résidence Carmina, avenue de Biarritz, avec ses 39 appartements sociaux. Le chantier du Colombier (10 logements), près de l’église Sainte Marie est lancé.

La résidence du Colombier (photo montage).

 Maintenant que l’agglo à  réalisé les travaux hydrauliques préalables, la résidence des Primevères (14 logements) peut démarrer. Permis de construire déposé par ailleurs pour les petits immeubles des jardins d’Eugénie qui vont voir le jour sur le terrain « Hirigoyen » rue de Jouanicot, avec leurs 60 appartements.

A ces programmes s’ajoutent les logements livrés par les promoteurs privés, qui ont l’obligation de construire 30% de logements sociaux dans leurs opérations. C’est ainsi que Bouygues va céder à l’office d’HLM 11 logements qu’il réalise à Lesterlocq (résidence ENERIA), en limite du quartier Polo Beyris de Bayonne ; Alday fera la même chose, sur le même site, pour un projet pour lequel un Permis de Construire est déposé. L’opération « l’Hacienda », en cours de commercialisation près de la mairie comptera aussi 12 logements sociaux.

Jamais par le passé autant de programmes immobiliers sociaux n’avaient été lancés en même temps. Fruits d’une volonté forte de la municipalité, ces nombreux projets ont des caractéristiques communes : Ce sont de petites opérations, dispersées dans tous les quartiers de la ville, bien desservies par les transports en commun.

(1) voir sur ce blog l'article "construction de logements , l'effort d'Anglet au sein de l'agglomération".

On juge d'une politique à ses fruits.

Pour juger de la politique en faveur du logement social conduite par nos prédécesseurs, et tout particulièrement par M. Mortalena qui fut adjoint en charge du logement de 1995 à 2005 il suffit de regarder les chiffres officiels fournis par les services de l'état. Il annonce fièrement 1000 logements sur 15 ans ce qui d'ailleurs ne représenterait que 66 logements par an) . regardons les chiffres.

En effet, depuis le 1er janvier 2001, la sous-préfecture communique chaque année l'inventaire des logements sociaux, en application de la loi SRU (votée en 2000) qui impose pour toutes les communes un pourcentage minimum de 20 % de logements sociaux. C'est ainsi qu'en 2001, Anglet aurait dû disposer de 16657 x 20% = 3331 logements sociaux (voir tableau ci-dessous). Comme nous n'en annoncions que 1478, nous avions donc un déficit de 3331 - 1478 = 1853.

En 2008, à la fin du mandat ce déficit s'était accru, résultat d'une politique défavorable au logement social.

Le tableau ci-dessus l'atteste: En 7 ans la municipalité précédante a livré 185 logements soit 26 logements par an.

Voilà le bilan de MM. Mortalena, Olive et Veunac.

Naturellement l'action de la nouvelle municipalité ne se fait pas encore sentir dans les logements livrés. Entre le moment ou une opération est lancée et la livraison des logements 4 à 5 ans s'écoulent.

Mais nous avons engagés les financements de 554 logements sociaux sur les trois années 2008, 2009 et 2010 soit en moyenne 185 logements par an.

2008: 141 logements

2009:  270

2010: 143

Voilà les chiffres, et ils sont officiels.

En fin de séance du conseil municipal, Jean Espilondo, maire d'Anglet a proposé au vote du conseil un voeu marquant son soutien au mouvement HLM et en particulier aux opérateurs locaux qui interviennent sur notre commune. On trouvera le texte ci-dessous.

Les représentants de l'opposition UMP-MODEM ont refusé de prendre part au vote au motif que cette motion était politique et ne concernait pas Anglet. On peut contester cette posture mais reconnaitre qu'ils sont en cohérence avec leur politique passée et fidèles au gouvernement qu'ils soutiennent.

 Le représentant d'Angeluzain s'est abstenu. Comme il l'avait fait quand nous avions voté la taxation des logements vacants. Une fois de plus j'en suis sincèrement surpris. Je croyais, mais sans doute avais-je mal compris, que pour les abertzales, le logement social était une priorité. S'ils ne sont pas d'accord avec leur représentant au conseil municipal d'Anglet, qu'ils le disent, car qui ne dit mot consent! 

VŒU RELATIF A LA TAXATION DES ORGANISMES DE LOGEMENT SOCIAL

L’article 99 du projet de loi de finance 2011, modifié par la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, prévoit un prélèvement sur le potentiel financier des organismes HLM.

C’est un prélèvement de près de 340 millions d’euros sur l'ensemble des organismes HLM.

Ce projet est d’une part injuste et socialement dangereux :

-         Injuste car il revient au final à taxer par répercussion les locataires, souvent les plus modestes.

-         Socialement dangereux car un tel prélèvement mettrait durablement en cause les actions des organismes HLM. L’offre nouvelle de logement, l’entretien et l'amélioration de l’habitat ainsi que les remises aux normes énergétiques seront automatiquement réduites. Le Mouvement Hlm estime que cette taxe fera baisser chaque année de 20.000 la construction de logements. C’est toute l’économie de la construction qui se trouvera frappée par cette réduction.

Au moment où nous vivons une crise du logement extrêmement grave, où le nombre de demandeurs de logements sociaux explose (près de 2000 à Anglet), où les difficultés pour le paiement des loyers s’alourdissent, on ne peut laisser passer une mesure dont les premières victimes seraient les familles modestes, ainsi que les locataires ou demandeurs de logement social.

D’autre part, il s’agit d’une remise en cause radicale des fondements même du logement social et du principe de solidarité nationale. Le financement de nouveaux logements sociaux ne sera plus assuré par la solidarité nationale, mais essentiellement par les fonds propres des organismes HLM issus des loyers des locataires du parc social actuel, donc par la frange la plus défavorisée de la population française.

Enfin, ce désengagement de l’état dans le financement du logement social fait peser sur les collectivités locales des charges nouvelles et importantes. En effet, contraintes d’augmenter leur contribution à cette politique pour maintenir le nombre de constructions de logements sociaux sur leur territoire et répondre aux besoins considérables de la population, elles sont une nouvelle fois contraintes de se substituer à l’Etat défaillant.

Considérant que cette décision du Gouvernement va à l’encontre des objectifs qu’il s’est fixé en matière de construction de logements sociaux, le conseil municipal d’Anglet demande :

-         au gouvernement de retirer son projet de prélèvement des organismes HLM,

-         aux parlementaires de voter contre cette disposition.