Comment lutter efficacement contre l'avancement de la mer qui ronge lentement - mais sûrement - nos 4,5 km de plages?
Il semble que la méthode la plus simple, la plus économique et la plus efficace soit le "clapage côtier". (1)
De quoi s'agit-il? Un bateau drague le sable arraché par la mer à la cote qui s'accumule dans une fosse de garde à l'entrée du chenal de l'Adour et vient le redéposer juste devant nos plages sur des fonds de 4 à 10 m de profondeur.
Cette méthode est simple, puisqu'il suffit de "claper" le sable (c'est à dire le rejeter en ouvrant les clapets du navire) à l'endroit choisi plutôt que de s'en débarasser au
large. La CCI qui gère le port doit en assurer l'accès aux navires de fort tonnage. Elle doit donc régulièrement faire draguer le chenal et et la fosse de garde . Ce travail
étant financé par la CCI, la collectivité doit seulement prendre en charge le surcoût du clapage côtier, finalement assez modeste : 0,10 € par m3 de sable. C'est beaucoup plus économique qu'un "engraissage" des plages par camions. Est-ce efficace? Il semble que
oui. Cette technique, utilisée de 1975 à 2004 avait permis de stabiliser le trait de cote et d'améliorer le profil de nos plages. En 2004, une pollution bactériologique des eaux de
baignade avait marqué l'arrêt des rejets au droit des plages sans que l'origine de la pollution ait été identifiée.
A notre arrivée à la mairie nous nous sommes saisi de ce dossier, avec le soutien de l'agglomération. Après étude des diverses solutions techniques nous avons choisi de reprendre les clapages, à titre expérimental en 2010. Nous avons décidé d'accompagner ces clapages de relevés chimiques et bactériologiques, dans la fosse de garde, sur le sable dragué et sur les plages.
En septembre 2010, nous avons clapé 15170 m3 en zone cotière.
En Mai 2011, avec une autre drague, nous avons clapé 63541 m3 au droit des plages.
Ce chiffre montait à 72 561 m3 en octobre de la même année.
Enfin, ce printemps, la campagne de dragage qui vient de s'achever permettait de déposer 102 180 m3 dans les secteurs choisis, à proximité immédiate du littoral. On le voit, les quantités clapées devant les plages n'ont cessé d'augmenter, car les matériels utilisés ont été mieux choisis et sans doute - l'expérience aidant - mieux utilisés.
Les mesures bactériologiques et chimiques qui ont accompagnées ces opérations ont donnés de très bon résultats.
Avec l'appui du laboratoire angloy CASAGEC, sous le contrôle de l'Observatoire de l'estuaire de l'Adour, nous poursuivrons donc ces campagnes de clapage côtier.
(1) Voir dans ce même blog, l'article "Après la tempête Xinthia" du 10 mars 2010.