Nous avons déjà longuement présenté dans ce blog quelques points qui font débat dans le futur PLU.
En le rédigeant nous avons pris en compte les exigences du développement durable: mixité des populations, préservation de la ville-jardin et du patrimoine, compacité plus forte du bâti, densification le long des axes de transport en commun, maintien des activités en coeur de ville... L'opposition pouvait contester ces choix. Elle pouvait aussi contester la façon dont nous les avons mis en oeuvre: certaines zones pourraient être découpées autrement, certains aspects du réglement pourraient être revus; des améliorations sont possibles et sont même souhaitées par la majorité municipale. Rien de tout cela, mais des slogans qui jouent sur la peur et les fantasmes. Ce PLU fabriquerait des "getthos", nous proposerions un urbanisme de "banlieue parisienne", nous voudrions construire "la ZUP" , je reprends ici des expressions que chacun a pu lire dans la presse ou sur la page de l'opposition dans le bulletin municipal. Et pour justifier ces anathèmes, l'opposition n'a pas peur de tricher sur les chiffres, comme je l'ai montrer dans un précédent article(1).
Les angloys méritent mieux: ils veulent un vrai débat démocratique sur les fondements de ce PLU et sur les solutions qu'il propose. C'est pour cela qu'avant l'enquête publique nous avons choisi d'informer largement les angloys à travers une exposition itinérante par le bus-info 64600 et par des réunions de travail. Hier soir, l'atelier d'urbanisme a réuni, pour la sixième fois, les représentants de toutes les associations de défense du cadre de vie et du patrimoine, y compris celles qui se sont crées en réaction à des projets de la municipalité actuelle. Il a été l'occasion d'un dialogue sans langue de bois.
L'opposition aime à se réclamer de son bilan passé. Elle pare de toutes les vertus La ville que dessinait le PLU de 2004 - son PLU. Elle serait un modèle d'équilibre, au bénéfice de tous. Or que voyons-nous? Ce PLU a favorisé l'étalement urbain, la disparition programmée des jardins et de l'agriculture (2), le règne sans partage de l'automobile (3). La ségrégation sociale, contraire aux traditions de notre ville, a chassé vers la périphérie les familles (4) qui ne pouvaient payer des loyers excessifs. Voilà le vrai choix, voilà le vrai débat : On continue comme avant? ou on promeut une ville verte, accueillante à toutes les générations et toutes les catégories sociales?
Le parc de l'université de Montaury: Un exemple de ville-jardin.
Le débat n'est pas entre une ville mégalomane qui grossirait trop vite sans respect pour l'existant, et la ville d'autrefois, si calme et si paisible avec ses pavillons au milieu des cressonnières. Cette ville dont les anciens ont la nostalgie a aujourd'hui disparu et ce sont ceux qui s'en réclament qui l'ont laissé disparaitre. Comment ? En laissant l'initiative privée aménager le territoire au gré des successions familiales et des opportunités foncières, sans vision d'ensemble.
Le choix est entre une ville "durable", agréable à vivre pour tous, ou une ville moins verte qui se développe sans contrôle au profit d'une minorité.
Si ce choix parait clair, reste à débattre des solutions techniques que nous proposons pour cette ville solidaire et belle, que nous appelons de nos voeux. Par exemple : Nous faisons le choix de
densifier la ville le long des axes de transport en commun. Ce choix est-il pertinent? S'il faut densifier ailleurs, où et comment le faisons-nous? Nous avons décidé de décourager le
morcellement des jardins en toutes petites parcelles à bâtir pour préserver la ville-jardin? Est-ce pertinent? N'est-ce pas une façon de densifier la ville qui pourrait être intéressante?
A l'inverse, nous limitons la
constructibilité des grandes parcelles pour éviter que ne surgissent un peu partout de grosses opérations immobilières: Est-ce un bon calcul? Voilà de vraies questions qui mériteraient peut-être
d'être approfondies. Et que l'opposition pour l'instant semble ignorer.
Nos opposants UMP-MODEM ont choisi de caricaturer le PLU que nous proposons aux angloys. En déplaçant le débat sur un PLU imaginaire, fruit de leur mauvaise foi, ils refusent en fait un débat de fond. Dommage.
Les ruisseaux qui coulent encore à l'air libre ne pourront plus être busés.
(1) Voir l'article: "PLU d'Anglet, les mensonges de l'opposition municipale"
(2) Dans le PLU de 2004, aucun hectare n'est réservé à l'agriculture.
(3) La circulation automobile augmente de 3 % par an sur l'agglomération.
(4) entre 1998 et 2008, la population d'Anglet a augmenté, mais nous avons perdu 500 élèves dans nos écoles (20% des effectifs) alors que les écoles de la périphérie peinaient à accueillir tous leurs nouveaux élèves. Sur la démographie angloye on se reportera avec intérêt sur l'article de Sud-Ouest du 20 septembre consacré aux seniors: "Quand les seniors font la ville". On peut y lire: "Selon une étude du "Compas" [un bureau d'étude spécialisé], la population qui emménage à Anglet fait partie des tranches relativement âgées du fait du tarif élevé des logements...des familles déjà constituées (ménages quadragénaires et quinquagénaires) et des plus de 60 ans..."