16 janvier 2010
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Le coup d'éclat de Vincent Peillon, et le conflit qui l'oppose à la journaliste Arlette Chabot de France 2, à propos de son refus de participer à un débat avec Eric
Besson illustre les difficiles relations entre le monde politique et le monde des médias. Je ne reviendrai pas sur cette affaire largement commentée par ailleurs. Je voudrais simplement
clarifier les données de ce problème, pour moi, modeste acteur local de ce dialogue: Pourquoi les relations entre la presse et les politiques sont-elles aussi compliquées?.
Si je m'interroge ainsi c'est que ces mêmes relations ne sont pas plus simples à Anglet qu'ailleurs. Les liens entre les médias et les politiques locaux sont complexes, faites de sympathies, d'incompréhensions et de petits conflits au gré de l'actualité et des dossiers . Les logiques et les intérêts des politiques et des médias ne sont pas les mêmes. Il est donc normal que par moment il y ait du frottement.
Quel est l'intéret des politiques? celui d'expliquer leur politique. Une politique dont ils sont persuadés qu'elle est la meilleure puisqu'ils y consacrent toutes leurs énergies, puisqu'ils se sont mis au service de leurs concitoyens, avec passion et sans compter.
Sur un dossier précis, le plan de communication peut être complexes entre la concertation de proximité, l'information des partenaires institutionnels et des groupes de pression, en particulier les diverses associations. Il ne faut oublier personne, ménager les susceptibilités, éviter que certains ne se sentent instrumentalisés. Dans ce plan de communication, les médias sont un outil parmi d'autres, dont ils voudraient, de bonne foi, qu'elles comprennent leurs objectifs et les expliquent à leurs lecteurs ou auditeurs. Et cela selon leur calendrier.Certes, ils acceptent volontiers que des points de vue divergents trouvent leur place dans le nécessaire débat, mais il leur parait souvent que le gout du sensationnel, la valorisation de la polémique ou l'accent mit sur l'affectif et l'émotion plutot que sur l'argument raisonné, pervertissent leur message. Ils voudraient une presse "pédagogique", qui explique clairement leur politique.
La conception que les journalistes ont de leur mission est tout autre.Elle est d'apporter une information "plurielle", d'aller la chercher partout, loin des canaux officiels d'une communication formatée. Ils ne veulent pas être instrumentalisés par les politiques.
Ils se veulent libres.
Il s'agit pour eux d'affirmer leur indépendance vis à vis des pouvoirs politiques et économiques. Tâche ô combien difficile, car il leur faut résister aux sollicitations venant de toutes parts, majorités et oppositions, sachant que tel courant, majoritaire ici donc à la gestion des affaires publiques, peut être dans l'opposition ailleurs. Ils considèrent qu'il est de leur mission de gratter sous le vernis de la communication politique, qu'il ont le devoir de bousculer les "plans de com". Il leur faut aussi résister au lobbying des groupes financiers qui disposent d'une logistique puissante pour imposer leurs intérêts... et qui sont parfois des annonceurs publicitaires indispensables à la survie du média. Il leur faut lutter contre eux-mêmes enfin car pour être journaliste on n'en est pas moins citoyen, avec des opinions, qui consciemment ou inconsciemment colorent la vision des choses. Il leur faut essayer de mettre à distance leurs convictions, en même temps que de résister à "la pensée unique" autrement dit à "l'air du temps".Dans ces conditions, l'objectivité est un exercice difficile. En outre - ce que j'affirme ici sera sans doute contesté par les intéressés- il faut vendre dans un monde très concurrentiel ou presses écrite, parlée et télévisée sont confrontés aux nouveaux outils portés par internet. Il faut vendre, donc il faut attirer le chaland : le coup de coeur, la polémique, sont plus "vendables" que l'argument fondé sur la raison et des éléments techniques parfois complexes. L'accroche est plus facile. Alors la tentation est grande de les privilégier.
A ces raisons "objectives" il faut bien sûr ajouter les raisons subjectives, celles qui découlent des relations humaines qui se tissent nécessairement entre des individus amenés à se cotoyer et à travailler ensemble. Entre sympathies et malentendus ces relations apportent leur part d'irrationnel, d'humanité. De chaleur humaine et de conflit. Et cela n'est pas sans conséquence sur le traitement de l'information.
Elu à Anglet j'ai le sentiment que le traitement que certain média accorde à l'action de la Municipalité n'est pas équitable. Sentiment subjectif? Certainement. Sentiment infondé? Peut-être; je ne le crois pas. Je laisse à chacun le soin de se faire une opinion. La sienne, qui ne sera ni la mienne ni celle du journaliste.
Si je m'interroge ainsi c'est que ces mêmes relations ne sont pas plus simples à Anglet qu'ailleurs. Les liens entre les médias et les politiques locaux sont complexes, faites de sympathies, d'incompréhensions et de petits conflits au gré de l'actualité et des dossiers . Les logiques et les intérêts des politiques et des médias ne sont pas les mêmes. Il est donc normal que par moment il y ait du frottement.
Quel est l'intéret des politiques? celui d'expliquer leur politique. Une politique dont ils sont persuadés qu'elle est la meilleure puisqu'ils y consacrent toutes leurs énergies, puisqu'ils se sont mis au service de leurs concitoyens, avec passion et sans compter.
Sur un dossier précis, le plan de communication peut être complexes entre la concertation de proximité, l'information des partenaires institutionnels et des groupes de pression, en particulier les diverses associations. Il ne faut oublier personne, ménager les susceptibilités, éviter que certains ne se sentent instrumentalisés. Dans ce plan de communication, les médias sont un outil parmi d'autres, dont ils voudraient, de bonne foi, qu'elles comprennent leurs objectifs et les expliquent à leurs lecteurs ou auditeurs. Et cela selon leur calendrier.Certes, ils acceptent volontiers que des points de vue divergents trouvent leur place dans le nécessaire débat, mais il leur parait souvent que le gout du sensationnel, la valorisation de la polémique ou l'accent mit sur l'affectif et l'émotion plutot que sur l'argument raisonné, pervertissent leur message. Ils voudraient une presse "pédagogique", qui explique clairement leur politique.
La conception que les journalistes ont de leur mission est tout autre.Elle est d'apporter une information "plurielle", d'aller la chercher partout, loin des canaux officiels d'une communication formatée. Ils ne veulent pas être instrumentalisés par les politiques.
Ils se veulent libres.
Il s'agit pour eux d'affirmer leur indépendance vis à vis des pouvoirs politiques et économiques. Tâche ô combien difficile, car il leur faut résister aux sollicitations venant de toutes parts, majorités et oppositions, sachant que tel courant, majoritaire ici donc à la gestion des affaires publiques, peut être dans l'opposition ailleurs. Ils considèrent qu'il est de leur mission de gratter sous le vernis de la communication politique, qu'il ont le devoir de bousculer les "plans de com". Il leur faut aussi résister au lobbying des groupes financiers qui disposent d'une logistique puissante pour imposer leurs intérêts... et qui sont parfois des annonceurs publicitaires indispensables à la survie du média. Il leur faut lutter contre eux-mêmes enfin car pour être journaliste on n'en est pas moins citoyen, avec des opinions, qui consciemment ou inconsciemment colorent la vision des choses. Il leur faut essayer de mettre à distance leurs convictions, en même temps que de résister à "la pensée unique" autrement dit à "l'air du temps".Dans ces conditions, l'objectivité est un exercice difficile. En outre - ce que j'affirme ici sera sans doute contesté par les intéressés- il faut vendre dans un monde très concurrentiel ou presses écrite, parlée et télévisée sont confrontés aux nouveaux outils portés par internet. Il faut vendre, donc il faut attirer le chaland : le coup de coeur, la polémique, sont plus "vendables" que l'argument fondé sur la raison et des éléments techniques parfois complexes. L'accroche est plus facile. Alors la tentation est grande de les privilégier.
A ces raisons "objectives" il faut bien sûr ajouter les raisons subjectives, celles qui découlent des relations humaines qui se tissent nécessairement entre des individus amenés à se cotoyer et à travailler ensemble. Entre sympathies et malentendus ces relations apportent leur part d'irrationnel, d'humanité. De chaleur humaine et de conflit. Et cela n'est pas sans conséquence sur le traitement de l'information.
Elu à Anglet j'ai le sentiment que le traitement que certain média accorde à l'action de la Municipalité n'est pas équitable. Sentiment subjectif? Certainement. Sentiment infondé? Peut-être; je ne le crois pas. Je laisse à chacun le soin de se faire une opinion. La sienne, qui ne sera ni la mienne ni celle du journaliste.