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Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d'Anglet de 2008 à 2014 en charge de l'urbanisme, livre ici son point de vue sur les dossiers locaux et dialogue avec les angloys. Ses propos n'engagent que lui-même.

Le MAHARIN, défi hydraulique et environnemental

dimanche 10 janvier 2010

 

 


On lira ici mon intervention qui introduisait la réunion de concertation sur l'écoquartier du Maharin, le 18 janvier dernier, consacrée à l'hydraulique et à l'environnement. La prochaine réunion de concertation sera consacrer aux futurs logements qui seront construits sur ce site. Elle se déroulera à la maison pour tous, le 1er février à 18h30. Tous les angloys intéressés y sont invités.

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Avant de construire sur le site du Maharin, il faut s’interroger sur le site lui-même.

 

 à Situé en bordure d’un ruisseau au débit capricieux, ne risque-t-on pas de multiplier les problèmes hydrauliques ?

à Aujourd’hui friche naturelle à l’abandon, le terrain n’a-t-il pas un intérêt environnemental qu’il faut préserver ?

 

Je voudrai ici amorcer un début de réponse, réponse qui s’enrichira ce soir de l’apport de techniciens et de vos contributions, à vous qui êtes pour un certain nombre des riverains- comme moi-  connaissant bien les lieux.

 

 

Le Maharin est le dernier ruisseau d’Anglet qu’il coule à ciel ouvert sur la majeure partie de son parcours. Il draine les eaux du plateau du Refuge et des Cinq-Cantons, et s’écoule par Montbrun jusqu’à l’Adour.

 

 

Quelques repères historiques.

 

(Selon Manex Goyhenetche, Histoire d’Anglet, Elkar éditeur, nov. 2003.)

 

Un texte de 1307 fait référence pour la première fois au port de Hausquette, sur la rive gauche de l’Adour.

 

Hausquette était sans doute un port très intéressant car il pouvait traiter des marchandises qui venaient de l’intérieur des terres par l’Adour et la Nive, et des marchandises venant de loin par la mer.

 

De ce port, des barques remontaient le Maharin jusqu’au Port de Gala. M. Berthet, l’actuel directeur du service de la voirie d’Anglet, me disait récemment qu’on avait retrouvé il ya quelques années, à l’occasion de travaux, des poteaux en bois, vestiges de l’appontement de ce port. De la rive un chemin pavé de galets, (d’où le mot « gala ») permettait de remonter les marchandises vers le plateau, en direction de Biarritz et Berindos (Brindos).

 

On peut supposer que le ruisseau avait un profil, sans doute régulièrement entretenu, beaucoup plus important qu’aujourd’hui. Mais il faut imaginer qu’il coulait à l’époque, et jusqu’au port de Gala dans des barthes inondables, aujourd’hui largement remblayées.

 

Le Moulin de Hausquette, aujourd’hui propriété de M. Alarcon, servait à moudre le blé ET le maïs : il y avait donc en fait deux meules distinctes. Ce moulin a appartenu au XIXème siècle à M. Bernain (maire de 1870 à 1897), puis à son gendre M. Le Barillier (maire de 1897 à 1940).

 

Depuis des années, les barthes ont été remblayées. Il suffit de regarder la hauteur des berges du ruisseau en aval de la plaine du futur écoquartier pour mesure la hauteur de ces remblais, dont certains sont anciens.

Ce qui a été remblayé récemment, c'est-à-dire depuis 50 ans :  

à Fin des années 70 : le lotissement du Moulin de Hausquette.

à Courant des années 80, le lotissement du Val fleuri et le rehaussement des Cigales.

à 2003-2006 : les résidences Argi Zabal, sur le lit du ruisseau lui-même.

 

Il ne s’agit pas ici de désigner des coupables. Dans les années 70/80 nous n’avions pas le recul d’aujourd’hui. Nous sommes nombreux dans cette salle à habiter dans ce qui était le lit majeur du ruisseau, et qui pâtissons aujourd’hui du manque de lucidité de l’époque.

 

Je voudrais cependant citer un texte qui a maintenant vingt ans : c’est le compte rendu d’une réunion qui s’est déroulée en mairie en octobre 1989 :

« - Monsieur X, lotisseur du Maharin, a entrepris le curage du ruisseau longeant l’opération. Ce travail est jugé de nature à accroitre les risques d’inondation dans la situation actuelle.  Le riverain Y a exhaussé son terrain. Ces travaux ont eu pour effet de retenir les eaux dans les terrains riverains lors des dépassements du ruisseau. Le district BAB procède au remblaiement de ses terrains dans la partie basse de la Butte aux cailles, pour y réaliser un stade. Il est cependant précisé que le bassin de rétention prévu par le plan d’occupation des sols sera réalisé. ».  L’origine des inondations d’aujourd’hui, est clairement identifiée : les remblais. Mais on continue à remblayer pour faire un stade. Cependant il est précisé que pour compenser ce remblai on va faire un bassin de rétention.

Aujourd’hui les remblais sont là, pas le bassin.

 

Que faut-il faire maintenant :

Depuis 1985 les études hydrauliques se sont multipliées : je vous renvoie au diagnostic que nous avons mis en ligne sur le site de la mairie.

 

Pour traiter les crues trentenales (c'est-à-dire celles qui statistiquement peuvent survenir tous les trente ans en moyenne) il faut faire trois choses :

-         construire sur les terrains de la congrégation de Marie, à hauteur de Latxague, un bassin de rétention de 8000m3.

-         Construire sur le site du futur écoquartier un bassin de 2000m3

-         Refaire le ponceau de la rue des Acacias.

 

Pour le premier bassin, celui de Latxague, nous sommes en négociation avec la Congrégation. Il y a de part et d’autre la volonté d’aboutir. Nous espérons boucler cette transaction rapidement.

Pour le bassin de l’écoquartier et le ponceau de la rue des acacias : Les premiers travaux réalisés sur l’écoquartier seront consacrés à ces deux ouvrages. Car là est l'urgence.

Nous avons prévu les budgets pour la réalisation des trois chantiers.

 

Quelques mots sur la qualité environnementale du site et sur le paysage.

 

Il s’agit d’une friche. Autrefois cette zone étaient aménagée pour l’élevage. On y avait crée des pâturages en drainant les sols par des fossés, dont certains étaient bordés d’arbres. Sauf sur les rives, les terres sont aujourd’hui à l’abandon. Dès notre arrivée à la mairie nous avons lancé une étude environnementale qui a étudié la faune et la flore. Cette étude a durée une année, pendant la durée d’un cycle naturel complet. On peut lire le bilan de cette étude sur le site internet de la mairie.

Pour la faune, la présence avérée d’alytes accoucheurs va nous conduire à prendre des mesures pour préserver leur habitat et leurs zones de ponte.

Pour la flore, il semble qu’une zone boisée sur la rive gauche du ruisseau ait un certain intérêt.

 

L’ensemble des données environnementales et hydrauliques ont été transmises aux cabinets d’urbanistes qui réfléchissent sur le site. Ils prendront bien sûr en compte ces données. Ce qu’on sait aujourd’hui avec certitude : il y aura des zones dédiées à l’habitat. Il y aura aussi des surfaces importantes qui seront préservées, voire restaurées. Je pense par exemple à certains fossés plantés, aujourd’hui à l’abandon, qui pourraient retrouver leur fonction drainante des eaux de surface. L’écoquartier du Maharin sera vert. Très vert.

 

Car le paysage est magnifique. Aujourd’hui friche largement inaccessible, la plaine doit être restaurée pour remplir pleinement une double fonction :

- fonction de régulation des eaux du Maharin.

- fonction de trame verte, respectueuse de l’existant, ouverte aux angloys pour la promenade et les loisirs « nature ».

 

Les aménagements futurs, en particulier l’habitat, s’appuieront sur ces deux impératifs prioritaires. C’est aussi cela un écoquartier !

 

Notre volonté de bâtir Anglet pour tous est forte. Nous construirons donc des logements. Mais notre volonté de faire d’Anglet une ville verte est aussi forte.

Le Maharin sera le résultat et le symbole de cette double volonté.

Je vous remercie de votre attention.

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