La CDAC (commission départementale d'urbanisme commercial) a tranchée. IKEA est autorisé a s'implanter à Ametzondo.
Curieusement, ni Anglet , ni l'agglomération Cote Basque Adour (ex BAB) ne faisait partie de cette CDAC (1). Nous n'avons donc pas pu y exprimer nos réticences sur ce projet (voir mes articles précédants dans lesquels j'explique pourquoi nous disions oui à IKEA, mais non au centre commercial démesuré qui devrait l'accompagner). Dans le même temps la CDAC des Landes a donné son feu vert au projet d'Ondres. Prochainement elle devrait statuer sur le projet de Saint Geours.
On imagine mal que ces trois projets aboutissent simultanément. Lequel, où lesquels, resteront en l'état et ne se réaliseront pas?
Concernant IKEA les choses ne sont pas encore totalement jouées. Les enseignes nationales hésitent à rejoindre le programme: Le projet d'inter-IKEA de Bry-sur-Marne, récemment ouvert, ne semble pas répondre aux attentes des investisseurs, la clientèle n'étant pas au rendez-vous à la hauteur espérée. Que se passe-t-il à Caen, qui devrait ouvrir en 2014? Des enseignes y étaient annoncées en janvier dernier sur le site internet d'inter-Ikéa. Aujourd'hui celui-ci est muet et n'avance plus de partenaire, ni même de surface commerciale projetée... Il faudra suivre avec attention les résultats d'Avignon qui sera inauguré à l'automne. A Bayonne, Carrefour serait sur les rangs pour ouvrir la grande surface alimentaire associée à IKEA, mais le site d'Inter-IKEA n'annonce aujourd'hui aucune enseigne pour sa galerie. IKEA avait choisi Bayonne pour sa proximité avec l'Espagne, or la crise est passée par là, avec les conséquences qu'on sait pour nos voisins ibériques. Les grandes marques sont prudentes: les chiffres d'affaire des hyper ont baissé de 3% en France l'an dernier; la crise n'est peut-être pas derrière nous, et la multiplication des surfaces commerciales, partout sur le territoire national, n'est pas sans conséquence : la rentabilité globale des m2 commerciaux a fortement baissé. A toutes ces inconnues s'ajoutent les risques de contentieux, de plus en plus fréquents aujourd'hui. Conclusion: avec le passage réussi en CDAC, IKEA a gagné une bataille, mais ...
Entendons-nous bien: je ne me réjouirais pas de l'échec complet du projet. La venue d'IKEA sur l'agglomération est souhaitable: la force d'attraction de l'enseigne suédoise demeure. Son installation à Ametzondo drainera vers la cote basque une clientèle nombreuse qui nénéficiera sans doute pour partie aux commerces existants. Ce qui pose problème, et semble-t-il pas pour moi seulement, c'est la galerie d'Inter-IKEA et les 100 boutiques (toujours annoncées sur le site d'inter-IKEA le 26 juin!) qui y seraient accolées. A suivre...
Mais les élus angloys ne doivent pas seulement regarder ce qui se passe du coté d'Ametzondo. Ils se doivent d'abord d'accompagner les commerçants angloys dans leurs projets, pourvu que ceux-ci s'inscrivent dans notre projet de ville dynamique, solidaire et durable. C'est ce que nous essayons de faire aux Cinq-Cantons,, à la Bécasse ou sur l'avenue de Bayonne (ex RN 10).
Unibail, qiui gère la galerie de BAB2 voudrait augmenter ses surfaces de vente. Nous l'accompagnerons si cette hausse reste raisonnable et n'est pas de nature à déstabiliser d'autres sites. Nous soutiendrons même avec force son projet s'il permet d'engager la mutation de ce territoire, aux confins de Bayonne et d'Anglet, pour en faire un vrai quartier urbain. Il faudra pour cela qu'Unibail regarde la ville autour de lui, et prenne en compte les projets de l'agglomération quitte à renoncer à quelques places de parking.
Leclerc, sur le boulevard du BAB souhaite également moderniser ses installations et augmenter sa surface commerciale. Là aussi, il faut mesurer soigneusement les impacts commerciaux et urbains d'un tel projet avant de s'engager plus avant. Le dynamisme du magasin est réel. Cependant son implantation au coeur de la ville nous commande d'être prudent.
Il n'appartient pas aux élus d'apprécier l'efficacité commerciale des implantations envisagées. Par contre, c'est de leur responsabilité d'étudier les conséquences de ces projets sur la structure urbaine.
Les commerces sont une composante essentielle de la ville. Une ville agréable est une ville bien achalandée. Voilà pourquoi les élus d'Anglet sont attentifs au devenir des commerces de leur ville.
(1) la composition de la CDAC est fixée par le préfet à partir d'un décret qui lui laisse une bonne marge de manoeuvre.