Quels parkings pour nos voitures? Faut-il construire en hauteurs? Comment préserver nos paysages alors que les parcelles privées sont désormais trop petites pour planter de vrais arbres? Comment circuler à pied? Comment faire respecter les règles édictées, en particulier sur les terrains privés? Comment peut-on accepter de construire des bâtiments publics (en l'occurrence la future salle de spectacle) à l'architecture moderne aussi éloignée de notre tradition?
Voilà quelques questions qui ont nourri le débat lors des réunions organisées ce 5 novembre sur le "projet de ville", document de réflexion qui prépare l'élaboration du futur P.L.U. (plan local de l'urbanisme).
Questions légitimes, questions pertinentes.
Frédéric Bonnet, l'architecte urbaniste mandaté par la municipalité pour rédiger ce projet de ville puis le PLU, et moi-même, n'avons certainement pas complètement répondu à toutes ces interrogations. Nous avons essayé d'ouvrir des pistes de réflexion, et de faire partager une conviction: Pour que notre ville reste belle et solidaire, elle va devoir évoluer. Il faut changer de méthode pour qu'elle garde son âme.
Exemples.
L'opposition entre maison individuelle et collectif n'est pas l'approche la plus pertinente, affirme Frédéric Bonnet. Il faut travailler sur une autre hypothèse et faire cohabiter sur Anglet trois formes urbaines:
- la ville-rue , ville dense, ville "intense", avec ses commerces, ses services publics, ses lieux de rencontre et de convivialité, en coeur de quartier.
- la ville-parc, ou la ville-jardin, qui est sans doute la forme urbaine la plus répandue, mais aussi la plus menacée aujourd'hui à Anglet.
- la ville des grands paysages, qu'il ne faut pas oublier, car ce sont ces grandes trouées vers la mer, la montagne, ou les flèches de la cathédrale, visibles d'une fenêtre ou au détour d'une rue, qui contribuent largement au charme de notre ville.
Limiter partout les hauteurs bâties produit des effets pervers, on le voit bien à Anglet, constate Frédéric Bonnet, avec une minéralisation excessive des sols et une banalisation des formes bâties, . Il faut accepter de construire plus haut dans certains endroits pour limiter fortement les hauteurs ailleurs. Il n'y a pas une "bonne" hauteur, valable partout. On peut construire plus haut le long de l'ancienne nationale 10 par exemple, mais certainement pas le long du littoral.
De même, la densité du bâti est à moduler en fonction du territoire concerné (voir encadré ci-dessous). En rappelant qu'un habitat individuel groupé peut être très dense, et un habitat collectif dans un parc l'être beaucoup moins. En soulignant aussi qu'il faut densifier prioritairement le long des lignes de bus si on veut progressivement réduire la part excessive de la voiture dans nos déplacement quotidiens.
A coté de ce débat, quelques questions volontairement polémiques ont été posées. Curieusement, les mêmes qui nous reprochaient il y a peu de vouloir faire du logement social dans l'écoquartier du Maharin, nous accusent aujourd'hui de ne pas en faire sur certaines opérations initiées par l'ancienne municipalité. Passons... Remarquons simplement que ce changement d'angle d'attaque est la reconnaissance implicite que notre volonté de vouloir construire "Anglet pour tous" est légitime.
Quelques exemples de densité.
A Erdian, ancien site de Baby-relax: 110 logements/ha. (490 logements sur 4,5 hectares)
Sur l'écoquartier du Maharin: 35 logements/ha (300 logements sur 8,5 ha).
A Saint-Barthélemy, commune du Seignanx, dans les Barthes de l'Adour, la nouvelle zone urbanisable, prévoit une densité de 35 logements/ha.