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Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d'Anglet de 2008 à 2014 en charge de l'urbanisme, livre ici son point de vue sur les dossiers locaux et dialogue avec les angloys. Ses propos n'engagent que lui-même.

Après la tempête Xynthia

Les cotes d’Anglet sont-elles menacées ?

On ne saurait comparer les deux situations, celle d'Aiguillon sur mer et celle d'Anglet. Ici, nous n’avons pas de terres gagnées sur la mer et protégées par des digues artificielles. Notre problème est double : entretenir nos falaises au sud, et éviter le recul de nos plages au nord.


L’avancée de la mer est-elle inéluctable ?

Il est difficile de faire des pronostics sur le long terme, la cote ayant bougée en permanence au fil des siècles…

piscine-Chambre-d-amour.jpgDans les années 70 on a vu la mer grignoter le littoral, détruire l’emblématique piscine de la Chambre d’Amour, avaler l’hôtel  Marinella. La réalisation des épis et le « clapage » devant les plages des dragages de l’Adour avaient stabilisé la situation. L’engraissement des plages par le sable dragué a été interrompu il y a une dizaine d’années. Depuis nos plages perdent du sable et leur profil se creuse. Le CASAGEC,  un laboratoire spécialisé installé à Montaury, suit attentivement le phénomène. Le risque de voir la mer avancer de nouveau n’est pas exclu.


Pourquoi a-t-on interrompu ces travaux de ré-engraissement des plages ?

On  a attribué une pollution ponctuelle à ce sable dragué. On va maintenant  le larguer au large ou il est perdu pour nos plages. Il faut donc reprendre cette opération de clapage devant le littoral.


Mais ne risque-t-on pas de polluer nos plages avec un sable venant de l’Adour donc chargé de métaux lourds et de bactéries ?

Photo-Iphone-025.jpgLe sable sera pris dans la « fosse de garde », qui protège le chenal, devant l’embouchure. Ce sable ne vient pas de l’Adour… mais des plages ! d'où il est amené par un courant sud-nord. Il est donc propre. Pour nous en assurer nous entamons dans les semaines qui viennent une série de prélèvements à fin d’analyse. Le clapage devant les plages ne sera repris qu’une fois que nous aurons toutes les assurances sur la qualité des sédiments rejetés.

En un mot on va rétablir un cycle qui consiste à ramener sur les plages le sable que le courant emporte.


Cela va couter cher !

Non. Car le dragage de la fosse de garde doit se faire de toute façon pour préserver le chenal d’accès au port de Bayonne pour les bateaux à fort tirant d’eau. Simplement au lieu de le rejeter au large on le fera près des cotes. Le surcoût est faible.


Et les falaises ?

Pour lutter contre les effondrements nous avons fait faire des études par ANTEA, un bureauDSC01034.JPG spécialisé qui travaille sur tout le littoral basque. Nous allons engager des travaux de confortement des secteurs les plus fragiles dès cette année.

Parallèlement nous allons  améliorer les espaces publics dans cette zone des falaises, aujourd’hui peu valorisée. En particulier autour du village de vacances de la Chambre d'Amour et, au-dessus de celui-ci, sur l'esplanade Yves Brunaud qui marque l'entrée d'Anglet en venant de Biarritz.

 

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S
Bonjour, et merci pour votre réponse si rapide.<br /> <br /> Effectivement, la planète se réchauffe depuis 12000 ans et nous en subissons les conséquences. De plus, nous ne connaissons pas aujourd'hui l'impact du réchauffement climatique lié à l'activité de<br /> l'homme, mais il est sûr qu'il va venir accentuer le phénomène.<br /> <br /> Le clapage côtier à quasiment était abandonné entre 1991et 2004. Il est passé de 80% à 10% du volume dragué. Pourquoi une telle décision ?<br /> <br /> L'intérêt de la reprise du clapage côtier en Octobre 2010 avait été démontré par l' ADALA : http://adala-asso.com/modules/news/article.php?storyid=396<br /> <br /> Je vous propose de jeter un oeil sur le blog suivant:<br /> http://sos-la.blog.fr/2012/01/16/dans-le-rapport-de-m-cousin-depute-de-la-manche-12468690/<br /> ou une idée est proposée localement, idée qui a déjà fait ses preuves sur un autre littoral d'Europe ou les mêmes causes sévissent:<br /> http://sos-la.blog.fr/2012/01/19/ils-l-ont-fait-12488405/<br /> <br /> merci encore de l' intérêt que vous portez à ce problème.<br /> <br /> Cdt<br /> <br /> AB
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J
<br /> <br /> Je regarderai quand j'aurai un moment les sites que vous m'indiquez.<br /> <br /> <br /> Voici ci-dessous quelques éléments techniques complémentaires à ma première réponse :<br /> <br /> <br /> 1) à partir de 1991, les modalités du clapage côtier ont changés.<br /> Précédemment, le port de Bayonne disposait de sa propre drague, de faible dimension et donc de tirant d'eau.<br /> Cette disposition lui permettait d'optimiser les période de dragage lors des périodes de beau temps (y compris en plein été) et le faible<br /> tirant d'eau lui permettait d'optimiser les conditions de houles lui permettant de s'approcher de la côte.<br /> Après 1991, les services portuaires ont fait appel à des entreprises dans le cadre de prestations de services.<br /> Le matériel ne venait plus que deux fois par an (automne et printemps) et il s'agissait de drague plus importantes s'approchant moins<br /> facilement de la plage.<br /> En 2004, le clapage côtier a même été abandonné car suspecté d'amener des pollution sans qu'aucune analyse n'ait été faîte.<br /> <br /> 2) L'acquisition d'une drague par la CCI n'est pas exclue pour assurer l'entretien du port après 2013, mais à ma connaissance, rien n'est<br /> arrêté.<br /> Ce serait effectivement un moyen d'optimisation des clapages côtier.<br /> Reste à voir le coût puis le plan de financement qui nous serait proposé .<br /> <br /> <br /> 3) la reprise des sédiments clapés au large pour réalimenter les plages est à réfléchir.<br /> Le coût pourrait être important mais certainement moindre qu'une alimentation par camions (qui serait minimum de l'ordre de 10<br /> €HT/m3).<br /> Un dossier réglementaire devrait être déposé auprès de la Police de l'eau.<br /> J'interpellerai mes contacts sur le clapage côtier sur cette idée (qui pourrait être simple de mise en oeuvre si la CCI se dotait d'une<br /> drague).<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> JPV<br /> <br /> <br /> <br />
P
L'accélération de l'érosion des plages d'Anglet durant ces années sans réengraissement par clapages a bien prouvé l'utilité et l'importance de ces derniers. J'habite Anglet, et pourtant ma famille<br /> ne veut venir sur ces plages car les vagues de bord sont maintenant trop fortes, même par marée basse! La situation est préoccupante et il est urgent d'agir. Enrayer le processus et maintenir le<br /> trait de côte doit, à mon avis, passer par un clapage en bord de plage de la très grande majorité du sable dragué à l'embouchure ET au large sur cette "montagne de sable" qui s'est accumulé au fil<br /> des ans. CE SABLE VIENT DE NOS PLAGES et doit y retourner. Les solutions techniques doivent intégrer cette capacité à pomper le sable qui est au large là où il a été clapé depuis si longtemps (par<br /> 35m de fond semble-t-il). L'achat d'une drague adaptée permettrait à la collectivité (Anglet, CCI, Cabab) d'apporter une réponse efficace avant qu'il ne soit trop tard et d'être un exemple aux yeux<br /> du monde en relevant ce défi que nous lance l'océan en ce début de 21e siècle!
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J
<br /> <br /> Voir la réponse que je viens de faire à un autre correspondant.<br /> <br /> <br /> Merci pour vos observations.<br /> <br /> <br /> JPV<br /> <br /> <br /> <br />
S
"En un mot on va rétablir un cycle qui consiste à ramener sur les plages le sable que le courant emporte"<br /> <br /> Ce cycle sera vraiment rétabli quand on sera capable de claper 100% du sable sur la côte, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.(de 6 à 55% depuis selon les saisons). Et quand bien même ce sera<br /> le cas, cela ne suffira plus...<br /> <br /> Comment les élus ont pu laisser draguer pendant 40 ans le sable de l'entrée de l'Adour, sans imaginer que ce sable pouvait venir directement des plages d'Anglet et par la même occasion les<br /> affaiblir?<br /> Si on fait le calcul aujourd'hui, depuis 1974, 23millions de m3 de sable ont été clapé à l'entrée de l'Adour et seulement 10millions de m3 ont été ramené sur la côte. (enquête CASAGEC 2009).<br /> Peux t'on encore s'interroger sur la cause majoritaire de la disparition du sable des plages de ces 40 dernières années: la grande digue du Boucau qui a modifié la direction du courant côtier<br /> associée au dragage du chenal.<br /> Alors quelles sont les vrais solutions que vous pouvez proposer aujourd'hui pour lutter contre l'érosion du littoral?<br /> s'il vous plait, il y a urgence pour nous et nos enfants.
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N
<br /> <br /> Merci de votre question qui est très pertinente.<br /> <br /> <br /> Il est exact que le sable dragué dans la fosse de garde n'est pas totalement clapé le long de nos plages. En fonction des conditions de mer, une partie est clapée au large. Cependant on<br /> a pu constater que ce dispositif avait stabilisé le littoral angloys quand il était pratiqué; on jugera des résultats de la reprise de ces clapages d'ici un an ou deux. Je transmets votre<br /> commentaire aux services en charge de ce dossier au sein de l'agglomération, pour qu'ils vous apporte des éléments complémentaires. Je suis d'accord avec vous, il y avait urgence à agir. Nous<br /> sommes très attentif à l'évolution du profil de nos plages et travaillons avec les professionnels pour examiner toutes les possibilités que nous apportent les techniques de génie maritime. Ceci<br /> dit, la nature peut être contrôler ou accompagnée, elle ne peut être contrainte. Nous ne pourrons rien faire contre la montée du niveau des océans dans les prochaines décennies.<br /> <br /> <br /> <br />