14 novembre 2015
Le 13 au soir, six attentats djihadistes ont ensanglanté Paris. La presse parle de 129 morts au moins, de 350 blessés.
La France est une fois de plus touchée au cœur. Partout des manifestations de soutien aux victimes s'organisent spontanément. A 17 heures j'étais devant la mairie d'Anglet pour marquer ma volonté de défendre nos valeurs : Liberté, égalité, fraternité, plus que jamais d'actualité. Nous sommes vraiment en guerre contre ces « fous de Dieu » qui se font sauter avec leurs bombes, persuadés de gagner ainsi leur paradis. Guerre du monde démocratique contre une barbarie primitive.
J'espère que l'ensemble des musulmans, partout, vont se mobiliser contre cette idéologie mortifère qui prétend parler en leur nom. Leur silence serait une catastrophe pour leur foi, pour leurs peuples, pour l'humanité entière. Le combat n'est pas contre l'Islam, il est contre des fanatiques haineux qui prétendent tuer au nom d'Allah.
L'esprit de Charlie.
Déjà je vois renaître l'esprit de Charlie, qui avait illuminé le deuil aux lendemains des attentats de janvier affirmant l'unité nationale autour de nos valeurs. Juppé et Fillon ont montré la voie en soutenant clairement le gouvernement dans l'épreuve. Certes tous à droite n'ont pas le même sens de l'Etat, mais je veux voir ce soir ce qu'il y a de bon en nous. "J'aime l'humanité quand elle est à son meilleur" affirme le cinéaste Aki Kaurismaki..... La qualité des services de secours, les gestes de solidarités qui partout fleurissent, les français rassemblés dans le deuil et la détermination autour des valeurs républicaines, voilà ce que je veux retenir dans ces jours de recueillement. Que valent nos querelles partisanes face à ce défi djihadiste ?
Malraux ne l'avait pas vu venir...
On connaît la phrase de Malraux : « le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas ». Malraux le visionnaire n'avait cependant pas prévu que le XXIème siècle verrait resurgir les obscurantismes religieux. Car il est à craindre que « l’État Islamique » - DAECH - ne soit que le premier rejeton de la conjonction des nationalismes racistes, portés par des extrêmes droites en pleine expansion, avec des intégrismes religieux les plus obscurantistes. Le XXème siècle avait été celui des monstres idéologiques laïques - le fascisme, le nazisme, le communisme dans ses formes stalinienne ou maoïste – on peut craindre que nos enfants du XXIème siècle ne doivent se dresser contre des monstres issus de traditions religieuses dévoyées.
Car ce que l'Islam a engendré - DAECH - le christianisme pourrait aussi le produire, l'histoire l'a prouvé, et l'hindouisme, et le judaïsme… Les fanatiques trouveront toujours dans leurs écritures saintes des versets qui, isolés de leur contexte, justifieront leur violence. Il nous faudra être solide dans nos convictions personnelles et forts collectivement pour vaincre ces nouveaux cancers idéologiques.
Les élections comme affirmation de notre attachement à la démocratie
Ces événements éclairent d'un jour nouveau les élections régionales (qui se tiennent dans trois semaines). Loin de toute récupération politique - la plupart des listes en présence portent les valeurs de la République - il s'agit maintenant d'affirmer notre amour d'une France démocratique, ouverte et généreuse, et de nous opposer de toutes nos forces au repli sectaire, à l'égoïsme à courte vue, à la haine de l'Autre. Ne tombons pas dans le piège que nous tendent les djihadistes. Ils veulent une guerre sainte, celle de l'Islam (le leur!) contre l'occident chrétien . Notre guerre à nous c'est celle des valeurs démocratiques contre la haine sectaire. Les élections doivent avoir lieu, elles doivent mobiliser largement car l'enjeu est plus grand que le simple renouvellement des conseils régionaux. La patrie pourrait être en danger, celle des Lumières, de Victor Hugo et de Jaurès. L'heure est à la mobilisation et au rassemblement.
Photo: Manifestation du 14 novembre à 17h, devant la mairie d'Anglet, contre les attentats revendiqués par DAECH la veille au soir à Paris. Au même moment des manifestations comparables avaient lieu à Bayonne et Biarritz.