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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 10:25
Faut-il taxer les résidences secondaires?

Le gouvernement envisage d'autoriser les communes qui le souhaitent à taxer plus lourdement les résidences secondaires dans les zones tendues (1). Certains crient au scandale: encore une taxe, encore un impôt supplémentaire protestent-ils.

Regardons de plus près ce que la mise en oeuvre de cette taxe entraînerait pour notre agglomération .

Quelle est la situation locale en la matière.

Chacun sait que nous sommes sur la cote basque en "zone tendue". Cela veut dire que la pénurie relative de logements pèse sur les prix du foncier et des loyers: Se loger coûte cher. Or le marché est fortement impacté par les résidences secondaires qui contribuent à faire grimper les prix. Quelques chiffres: 40% de résidences secondaires à Biarritz, 16 % à Anglet, 5% seulement à Bayonne, pour une moyenne départementale à 15%. Sur Anglet cela représente environ 3000 logements.

Dans une agglomération ou le foncier est rare, la présence de ces résidences n'est pas sans effet sur le dynamisme de la ville elle même. C'st ainsi que la population de Biarritz diminue, et celle d'Anglet augmente moins que prévu puisque de nombreux appartements livrés sont captés par des résidents occasionnels. L'hiver certains quartiers, proches du littoral, sont désertés.

Qui possède une résidence secondaire sur la cote basque?

Rappelons les prix de l'immobilier neuf sur Anglet: 4000 €/m2 en moyenne. Prix moyens des loyers: 13€/m2. Compte tenu de ces prix, les résidences secondaires sont détenues par des foyers aisés. Ceux qui, plus modestes, possèdent un deuxième logement sur l'agglomération par héritage ou parce qu'ils ont investi en prévision de leur retraite, ont tout intérêt à le louer. S'ils ne le font pas et se réservent le bien pour leur usage personnel, renonçant ainsi à des revenus substantiels, c'est qu'ils en ont les moyens.

Les effets d'une telle mesure pour les finances locales.

Chacun sait que les ressources des communes sont en baisse, parce que les dotations de l'Etat diminuent. Conséquence: Pour ne pas augmenter les impôts des résidents permanents les villes doivent réduire leurs investissements. A court terme c'est moins d'emplois dans le BTP, à long terme la qualité de la vie dans la commune peut en être affectée: des écoles moins bien équipées, des routes mal entretenues, des services publics dégradés...

Des recettes supplémentaires qui ne ponctionneraient pas les habitants à demeure seraient bienvenues.

Les effets sur le marché immobilier.

Disposer d'une résidence secondaire en zone tendue, comme ici, coûterait donc plus cher. Certains renonceront sans doute à cet achat. Ceux qui en possède une aujourd'hui pourront être tentés soit de la vendre soit de la louer. Cela ne pourra que réduire la pression sur l'immobilier et conduire à une baisse des prix aussi bien sur le neuf que sur l'ancien, pour l'acquisition ou la location. Il sera plus facile de se loger pour les résidents permanents.

En résumé, cette taxe appliquée sur la cote basque offrirait des ressources supplémentaires aux communes sans augmentation des impôts locaux pour les résidents permanents, et contribuerait à faire baisser le prix de l'immobilier, facilitant l'installation sur place de foyers à revenus modestes. Localement, je ne vois que des avantages à cette taxe.

(1) une surtaxe de 20% serait appliquée à la taxe d'habitation pour les résidences secondaires situées en zone tendue. L'agglomération serait concernée.

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commentaires

A
Apparemment, la pause fiscale n’est pas pour bientôt ! Les raisons pour lesquelles le gouvernement français a envisagé d’instaurer cette taxe sont les suivantes : c’est pour dissuader la rétention de logements dans les zones tendues, alors qu’un bon nombre de citoyens ont encore des difficultés à trouver un logement. Et dans les grandes villes françaises où l’on a remarqué une importante hausse au niveau des prix immobiliers, il y a beaucoup de logements inoccupés alors que la plupart des citadins n’arrivent pas à se loger à des prix raisonnables.
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G
Tout a fait d'accord avec votre analyse M.Voisin.
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A
Je suis propriétaire d'une maison secondaire j ai des revenus tout a fait modestes mais j ai fait des choix car c'etait un reve depuis longtemps. Je fais des choix j économise pour payer des taxes : non tout le monde n'est pas riche pour avoir une maison secondaire. Je paye toutes mes factures je nai droit a rien je travaille a l hôpital. Par contre les collectivites locales doivent arreter de dépenser ce qui n est pas utile et il ya beaucoup trop de dépenses.
A
LA DETTE DE L ETAT N EST PAS A FINANCER PAR LES PROPRIETAIRES QUELS QU ILS SOIENT<br /> C EST ENCORE DU VOL
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J
Courte réponse à l'anonyme ci-dessus:<br /> La dette de l'Etat est notre dette à tous. Si rien n'est fait elle sera celle de nos enfants et petits enfants qui devront bien la rembourser. Le train de l'Etat c'est d'abord des infirmières pour nous soigner, des professeurs pour instruire nos enfants, des policiers pour garantir la sécurité de tous, des employés municipaux qui entretiennent la ville, aident les institutrices de maternelle, dynamisent la bibliothèque... <br /> Nous devons tous faire des efforts. Le Secours Catholique aujourd'hui même tire le signal d'alarme: les pauvres sont de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres. Ils paient la crise au prix fort. Il ne me parait pas scandaleux que les propriétaires de résidences secondaires fassent un effort particulier. <br /> JPV

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  • : Le blog de Jean-Pierre Voisin
  • : Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d'Anglet de 2008 à 2014 en charge de l'urbanisme, livre ici son point de vue sur les dossiers locaux et dialogue avec les angloys. Ses propos n'engagent que lui-même.
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