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Le gouvernement envisage d'autoriser les communes qui le souhaitent à taxer plus lourdement les résidences secondaires dans les zones tendues (1). Certains crient au scandale: encore une taxe, encore un impôt supplémentaire protestent-ils.
Regardons de plus près ce que la mise en oeuvre de cette taxe entraînerait pour notre agglomération .
Quelle est la situation locale en la matière.
Chacun sait que nous sommes sur la cote basque en "zone tendue". Cela veut dire que la pénurie relative de logements pèse sur les prix du foncier et des loyers: Se loger coûte cher. Or le marché est fortement impacté par les résidences secondaires qui contribuent à faire grimper les prix. Quelques chiffres: 40% de résidences secondaires à Biarritz, 16 % à Anglet, 5% seulement à Bayonne, pour une moyenne départementale à 15%. Sur Anglet cela représente environ 3000 logements.
Dans une agglomération ou le foncier est rare, la présence de ces résidences n'est pas sans effet sur le dynamisme de la ville elle même. C'st ainsi que la population de Biarritz diminue, et celle d'Anglet augmente moins que prévu puisque de nombreux appartements livrés sont captés par des résidents occasionnels. L'hiver certains quartiers, proches du littoral, sont désertés.
Qui possède une résidence secondaire sur la cote basque?
Rappelons les prix de l'immobilier neuf sur Anglet: 4000 €/m2 en moyenne. Prix moyens des loyers: 13€/m2. Compte tenu de ces prix, les résidences secondaires sont détenues par des foyers aisés. Ceux qui, plus modestes, possèdent un deuxième logement sur l'agglomération par héritage ou parce qu'ils ont investi en prévision de leur retraite, ont tout intérêt à le louer. S'ils ne le font pas et se réservent le bien pour leur usage personnel, renonçant ainsi à des revenus substantiels, c'est qu'ils en ont les moyens.
Les effets d'une telle mesure pour les finances locales.
Chacun sait que les ressources des communes sont en baisse, parce que les dotations de l'Etat diminuent. Conséquence: Pour ne pas augmenter les impôts des résidents permanents les villes doivent réduire leurs investissements. A court terme c'est moins d'emplois dans le BTP, à long terme la qualité de la vie dans la commune peut en être affectée: des écoles moins bien équipées, des routes mal entretenues, des services publics dégradés...
Des recettes supplémentaires qui ne ponctionneraient pas les habitants à demeure seraient bienvenues.
Les effets sur le marché immobilier.
Disposer d'une résidence secondaire en zone tendue, comme ici, coûterait donc plus cher. Certains renonceront sans doute à cet achat. Ceux qui en possède une aujourd'hui pourront être tentés soit de la vendre soit de la louer. Cela ne pourra que réduire la pression sur l'immobilier et conduire à une baisse des prix aussi bien sur le neuf que sur l'ancien, pour l'acquisition ou la location. Il sera plus facile de se loger pour les résidents permanents.
En résumé, cette taxe appliquée sur la cote basque offrirait des ressources supplémentaires aux communes sans augmentation des impôts locaux pour les résidents permanents, et contribuerait à faire baisser le prix de l'immobilier, facilitant l'installation sur place de foyers à revenus modestes. Localement, je ne vois que des avantages à cette taxe.
(1) une surtaxe de 20% serait appliquée à la taxe d'habitation pour les résidences secondaires situées en zone tendue. L'agglomération serait concernée.