Au fur et à mesure des déclarations de Claude Olive on voit se dessiner sa vision de l'urbanisme angloy.
Que dit-il?
- " J'avais promis d'abandonner le projet d'écoquartier, promesse tenue."
- " il n'est plus question de densifier autour des grands axes routiers ni d'encourager les programmes mêlant promotion privée et habitat social."
- "Par deux ou trois actions fortes, nous allons montrer que l'on peut faire du logement social autrement. Quitte à consentir des sacrifices financiers."
Reprenons tout ceci.
Le Maharin.
J'ai déjà longuement commenté ce renoncement catastrophique: je renvoie mes lecteurs aux derniers articles que j'y ai consacré (1). En abandonnant ce projet innovant qui voulait réconcilier la ville et la nature, sans le remplacer par un autre programme qui ouvre de nouvelles voies pour l'urbanisme angloy, le maire renonce à toute ambition écologique et urbaine. C'est clair, l'innovation, c'est pas son truc!
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Ne plus densifier le long des grands axes routiers...
La précédente municipalité voulait densifier le long des grands axes de transport pour deux raisons:
La première était de rapprocher les usagers des lignes de transport en commun pour favoriser le report modale de l'automobile vers le bus. Aujourd'hui les bus circulent souvent à vide dans des quartiers pavillonnaires peu denses. Pour qu'ils soient efficaces, et rentables, il faut qu'il y ait plus d'habitants à proximités des stations, d'où une densification assumée le long de l'ex RN 10 et de l'axe boulevard du BAB-rue de Hardoy. Plus de monde dans les bus, c'est moins de voitures dans les rues.
La seconde raison était de bon sens: les immeubles construit là ne le sont pas en zone pavillonnaire qui est ainsi épargnée. Car la demande de logements est forte sur Anglet et les promoteurs pour répondre à cette demande construisent et construiront des immeubles. En renonçant à densifier le long des deux axes majeurs d'Anglet, la nouvelle municipalité accepte de facto l'implantation des collectifs dans les quartiers pavillonnaires. C'est d'ailleurs ce qu'avait annoncé le candidat Olive en affirmant "nous construirons partout de petites opérations à taille humaine". (2)
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... et d'encourager les programmes mêlant promotion privée et habitat social.
En clair ce qui est mis en cause c'est la règle que nous avons instituée dès notre arrivée qui impose au promoteur d'inclure dans toute opération immobilière 30 % de logements locatifs sociaux. En 2013, nous avons ajouté à cette obligation 10% de logements en accession aidée, pour la classe moyenne qui aspire à la propriété tout en restant en ville.
Monsieur Olive veut donc supprimer cette clause qui a permis pendant notre mandat d'offrir environ 600 logements aux angloys modestes (en plus des 400 que nous avons construit sur des terrains que la collectivité maîtrisait). Comment dans ces conditions tiendra-t-il les objectifs que lui impose le plan local de l'habitat qu'il a voté en 2010? Comment pourra-t-il maintenir dans notre ville la nécessaire diversité sociale?
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"Par deux ou trois opérations fortes, nous ferons du logement social" ...
Il faut chaque année construire à Anglet 150 logements accessibles à tous. Donc 900 environ d'ici 2020. Ces chiffres ne sortent pas de mon chapeau, ce sont ceux du plan local de l'habitat, voté à l'unanimité en 2010 à l'agglomération (3). Le maire nous parle de deux ou trois opérations fortes. C'est quoi une opération forte, quand on a promis par ailleurs de construire des "bâtiments à taille humaine"? Rappelons qu'il s'est engagé à ne pas réaliser de gros immeubles, ni à construire en hauteur. Quelles seront donc ces opérations fortes? Ou seront-elles réalisées? Sur quels terrains, dans quels quartiers? Sur des terrains maîtrisés par la ville, puisqu'il refuse d'utiliser le levier des terrains fournis par les promoteurs privés. En fin de mandat nous avions préparé deux opérations sur des terrains publics avec 100% de logement social, allée de Baribelli ( une pollution ponctuelle du terrain nous avait retardés) et à Plaisance. Opérations modestes, d'une vingtaine de logements chacune. Quels autres terrains appartenant à la ville sont d'ores et déjà disponibles pour deux ou trois opérations fortes? A part à Sutar je ne vois guère de réponse. En toute hypothèse on peut se demander comment, avec les règles qu'il se fixe Claude Olive produira les 900 logements sociaux qui doivent sortir de terre d'ici 2020.
"...Quitte à consentir des sacrifices financiers".
Que la nouvelle équipe soit prête à faire des sacrifices financiers pour le logement social est une bonne nouvelle. C'est bien la moindre des choses. Quand on dépense allègrement au moins 4 millions d'euros pour ne pas faire les 270 logements du Maharin dont 160 logements sociaux, on peut dégager quelques subsides pour en construire ailleurs. Mais cela est-il compatible avec le budget de la ville!
Je reprends l'idée lancée par Sandrine Derville en conseil municipal : en construisant 150 logements sociaux au Maharin, sans opération privée à coté, on pourrait récupérer environ 1,5 million d'euros et conserver la subvention de l'agglomération de 2 millions d'euros attribuée à cette opération au titre des zones d'habitats. Le "sacrifice financier" serait moins lourd sur le Maharin, et Claude Olive pourrait réaliser "une opération forte".
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(1) Voir sur ce blog l'article "Écoquartier du Maharin, les conséquences d'un abandon" du 7 avril 2014, mais aussi "le Maharin, tout était prêt" du 27 juin et "Le Maharin, les curieux arguments de M. Veunac" du 13 Mai
(2) Voir l'article " logement social, les contradictions de M. Olive" du 16 mars 2014
(2) Voir l'article "M. Olive doit lire le PLH" du 14 mai 2014.