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M. Olive, le nouveau maire d'Anglet, l'avait annoncé, il ferait faire des économies à la ville. Regardons où nous en sommes.
L'arrêt de l'écoquartier du Maharin c'est 270 logements qui ne seront pas construits, et au moins 3 millions d'euros de dépenses supplémentaires pour le budget communal (voir articles précédents sur ce blog et en particulier "l'écoquartier du Maharin, les conséquences d'un abandon").
Le long de l'ex nationale 10, l'abandon du projet Bovero signifie une centaine de logements en moins et plus d'un million d'euros de dépenses supplémentaires car il faudra bien aménager le terrain avec un cheminement piétonnier le long du ruisseau (photo ci-dessus) et un parking aujourd'hui provisoire.
Des tours... de quatre étages!
Et voilà maintenant qu'on envisage de modifier le projet immobilier confié au COL à l'angle de l'avenue de l'Adour et de l'avenue de Montbrun. Sur un terrain situé face au fleuve, séparé des maisons riveraines par un transformateur haute tension d'EDF, il était prévu de construire 3 petits immeubles de 18 logements chacun. Au total une cinquantaine de logements - dont les deux tiers en accession aidée - qui ne gênaient personnes. Les voisins, installés de l'autre coté du transformateur, donc à plus de 50 mètres du projet, ont dénoncé "des tours monolithiques de quatre étages". M. Olive qui reconnaissait sans doute dans cette caricature son propre discours démagogique de la campagne électorale a décidé pour leur faire plaisir de baisser les bâtiments d'un étage. Cela fait une douzaine de logements en moins. Il faut donc indemniser le COL pour le manque à gagner: de l'ordre de 150 000 euros(1). La ville paiera!
Résumons: les bords de l'Adour, Bovero, le Maharin... des millions dépensés par la municipalité dans son refus de loger les jeunes familles angloyes. On ne paye pas pour construire, on paye pour ne pas construire! Voilà clairement affirmé la politique urbaine de M. Olive. Les logements auxquels il renonce ainsi ne sont pas des logements chers construits par des promoteurs pour une clientèle venue d'ailleurs. Non! il s'agit de logements locatifs ou en accession aidée, destinés à tous ceux que la loi d'un marché spéculatif exclut de l'agglomération. Les jeunes s'installeront plus loin, à Louhossoa, à Ondres ou ailleurs, et viendront grossir les bouchons quotidiens aux entrées de l'agglomération. Fatigue et dépenses contraintes supplémentaires, voilà ce que nous leur proposons. Et les angloys déjà installés vieilliront paisiblement entre eux. Rejoins seulement par les quelques privilégiés qui peuvent payer un appartement plus de 4000 euros du m2.
Anglet sacrifie sa jeunesse.
Dans le journal le Monde du 10 juin dernier, une étude universitaire dénonce "une France qui sacrifie sa jeunesse".(2)
"Elle a transformée, écrivent ses auteurs, ses générations de jeunes chômeurs en travailleurs adultes privés d'au moins 20% de leur pouvoir d'achat dans un contexte de crise du logement . Aucun pays n'est allé aussi loin dans la maltraitance des nouvelles générations." Ce choix collectif inconscient mais catastrophique, dont ma génération porte pour l'essentiel la responsabilité, est clairement le choix d'Anglet depuis le mois de Mars. Car en refusant de construire des logements à prix abordable pour les jeunes générations "dans un contexte de crise du logement" particulièrement aigu sur la cote basque, la municipalité de M. Olive aggrave la fracture générationnelle au lieu de la réduire. Elle pénalise les jeunes familles qui travaillent sur l'agglomération et ne peuvent s'y loger. Ce choix est-il conscient? Si oui c'est du cynisme électoral. Sinon, c'est de l'incompétence. En toute hypothèse c'est catastrophique pour nos enfants et l'avenir d'Anglet.
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(1) La ville sous la responsabilité de Jean Espilondo, avait durement négocié pour acheter le terrain à EDF à un prix inférieur au marché, compatible avec les exigences du logement social. Elle l'avait ensuite cédé à prix coutant au COL pour y faire du locatif social et de accession à prix abordable. Une opération "blanche" pour la ville. Réduire de 20% le nombre de logements impose de baisser le prix de vente du terrain au COL de 20%. Les angloys paieront par leurs impôts la différence.. C'est payer cher le caprice de quelques riverains qui sont séparés du projet par un transformateur haute tension d'EDF, et qui lui tournent le dos puisqu'il est implanté au nord de leurs parcelles.
(2) En trente ans, la génération des trentenaires a perdu 17% de pouvoir d'achat par rapport aux sexagénaires. Autrement dit, pour un trentenaire qui gagne 2000 euros par mois le manque à gagner par rapport à ses parents est de 340 euros. 4000 euros par an! Si on ajoute à cela la flambée de l'immobilier sur Anglet ( que nous avons pourtant freiné ces dernières années), on voit que la vie pour les jeunes générations est plus difficile aujourd'hui qu'hier. Offrir des logements à prix abordable est pour la municipalité une façon efficace d'aider les trentenaires.