/image%2F0568061%2F20140404%2Fob_f992a0_image-fiat-col.jpg)
M. Villenave, ancien maire d'Anglet, que nous avions battu en 2008, a donné ce vendredi un long interview à Sud-ouest. Il fait preuve de beaucoup de modération. Il n'est pas dans la revanche, mais affiche une belle sérénité.
Je ne suis pas loin de partager son analyse quand il affirme "on ne peut pas nier l'effet national. Ceci dit, la vision de la ville et les réalisation du mandat ont compté", ou encore " J'ai beaucoup de considération pour Jean Espilondo en tant que personne. Seulement, je dis juste que l'on ne peut pas se contenter d'une explication nationale". Et il ajoute, et là je ne suis plus d'accord: "Jean Espilondo avait un bon bilan, mais deux choses se sont retournées contre lui comme un boomerang: les Cinq-cantons dont l'aménagement n'a pas plu et la salle Quintaou, très contestée... La densification urbaine, on peut sans doute la comprendre ailleurs, mais pas à Anglet. Les gens ont envie d'être heureux, pas forcément d'être plus nombreux. Cette vision de Jean Espilondo, opposée à celle de Claude Olive, a sans doute fait pencher la balance."
Si je suis bien sûr d'accord sur "le bon bilan", Je ne le suis pas pour la salle culturelle, qui est sans doute contestée par une part des angloys mais aussi très appréciée par beaucoup. Ce vendredi soir, pour le spectacle "Operetta" elle était encore comble et les spectateurs étaient ravis! Je ne crois pas qu'au final elle ait influencé négativement le vote.
Pour la densification urbaine, M. Villenave a sans doute raison de dire que cela a pesé dans la balance, mais il se trompe quand il laisse penser que la densité permet d'accueillir beaucoup plus d'angloys . Alors que son objectif est tout autre: il s'agit de continuer à en accueillir un nombre raisonnable, comme par le passé, tout en préservant la qualité de la ville et en évitant l'étalement urbain.
Chacun est d'accord pour dire qu'il va falloir construire 2000 logements dans le mandat qui arrive, dont 900 logements sociaux. C'est ce que prévoit le Plan Local de l'Habitat (PLH) adopté à l'unanimité à l'agglomération en 2010. Chiffre raisonnable, si on le compare aux 3500 logements autorisés sous le mandat de M. Villenave, et aux 2800 du mandat qui s’achève.
Où construire ces 2000 logements? Là est le débat. Avec de petits immeubles partout sur Anglet, comme le propose Claude Olive? Ou en densifiant le long des axes structurant de la ville pour préserver la ville jardin et les grandes respirations vertes qui subsistent encore, comme nous le proposions? Il ne s'agit pas de faire grossir la ville pour qu'elle perde son âme, mais d'accueillir simplement les nouvelles générations (en sachant qu'il y a de moins en moins de personnes par logement, 2000 résidences principales n'accueilleront que 2500 nouveaux habitants!).
La proposition de Claude Olive n'est pas réaliste: Où construire, sur quels terrains, les 100 résidences de 20 logements que suppose son choix urbain? De fait il n'a que deux solutions; ou il refuse vraiment la densité le long des axes de transports en commun et il ne pourra pas construire les logements promis, ou il construit ces logements... en gardant le PLU, légèrement modifié pour sauver les apparences.
Notre choix, en permettant de tenir vraiment les objectifs du PLH donc de construire 2000 logements dans les six ans, est le seul qui évitera qu'Anglet ne devienne progressivement une ville de riches retraités, où les familles à revenus moyens et modestes ne peuvent s'installer; à l'image de Biarritz par exemple. Et le seul qui protège vraiment le cadre de vie et les zones pavillonnaires.
De ce point de vue, M. Villenave a une position conservatrice dont il ne mesure sans doute pas complètement les effets à moyen terme. Son bon sens se heurte à la réalité démographique, sociale et économique de la ville. Pour "vivre heureux" les angloys doivent accepter une évolution maîtrisée de leur cité. C'était ce que nous proposions, sans avoir su convaincre.
Photo : Le futur carrefour Bernain sur l'ex nationale 10.