Bonne nouvelle: M. Olive déclare dans son programme que la politique en faveur du logement social que notre municipalité conduit depuis six ans sera poursuivie. Conversion tardive, puisqu'il l'a combattue sans relâche tout au long du mandat.
Mauvaise nouvelle: il continue de dénoncer toutes les dispositions qui permettent d'atteindre cet objectif sans proposer d'alternative.
Aussi, nous nous réjouirons vraiment quand M. Olive nous aura expliqué comment il va faire pour construire les logements prévus. et où il va les mettre!
Il conteste fortement la règle que nous avons imposé aux promoteurs qui dans toute opération nouvelle doivent livrer 30% de logements HLM et 10% de logements en accession sociale. Selon lui, ce dispositif renchérirait le coût des logements privés; il faudrait donc y renoncer. Dans un article récent j'ai démontré que l'argumentation développée par le leader de l'UMP ne tenait pas: les promoteurs jouent sur le prix du terrain- qu'ils négocient en fonction de la réglementation - pas sur le prix de vente des logements qui leur est imposé par la loi de l'offre et la demande. On remarque d'ailleurs que depuis que nous avons voté cette règle les prix de l'immobilier sur Anglet sont stables, voire en légère baisse, ce qui nous réjouit. Si M. Olive renonce à cette disposition contre laquelle il s'insurge régulièrement pendant cette campagne électorale, c'est la moitié des logement locatifs sociaux qui ne seront plus produits. Il faut préciser que ce sont de "vrais" logements sociaux, rachetés et gérés par les offices publics d'HLM, pas des logements intermédiaires au loyer beaucoup plus élevé.
Supposons cependant que M. Olive tienne l'engagement de poursuivre notre politique.
Le Plan Local de l'Habitat est notre bible. Voté à l'unanimité à l'agglomération il prévoit de construire au total 2100 logements en 6 ans. C'est un chiffre raisonnable qui permet de loger les 400 nouveaux angloys chaque année, nombre stable depuis deux décennies.
Ces 2100 logements, ou les mettront-ils?
Ou construire 2000 logements d'ici 2020.
Dans les grands espaces naturels encore disponibles? Nous avons supprimé dans le nouveau PLU 155 hectares de terres destinées à une urbanisation future, pour les placer en zone naturelle donc définitivement inconstructible. Étaler la ville en périphérie, sur les espaces naturels doit être strictement limité.
Dans la zone pavillonnaire? Certes on peut construire en zone pavillonnaire, dans le respect du caractère de ville-jardin lié à ces quartiers. Mais ce n'est certainement pas là qu'on pourra bâtir 2000 logements. Nous avons d'ailleurs fixé des règles qui évitent qu'on construise sur de toutes petites parcelles et qui préservent les parcs et jardins privés.
Si on limite la construction dans les zones pavillonnaires et dans les grandes respiration vertes de la ville, où construira-t-on? Notre réponse est simple; en faisant une ville plus dense le long des axes de circulations principaux, l'ex nationale 10 en priorité. M. Olive refuse cette solution de bon sens. Il dénonce notre projet de coeur de ville; trop haut, trop dense à ses yeux, alors qu'existent déjà des immeubles de 6 à 8 étages.
Je repose donc la question: Ou construire ces 2000 logements?
Pour M. Olive "il faut construire partout sur Anglet de petits immeubles". M. Mortalena, plus prudent ou moins naïf se garde bien d'énoncer une solution.
Deux visions de la ville.
Calcul simple. Considérons qu'un petit immeuble abrite 20 logements, environ 1500 m2 de plancher. Pour construire pendant le prochain mandat 2000 logements il faudra 100 immeubles! et la plupart seront dans la ville jardin qui couvre 70% du territoire communale constructible, 90% même si on considère comme M. Mortalena que Quintaou est en zone pavillonnaire. Mon chiffre de 20 logements est arbitraire j'en conviens, mais si on se limite à 10 logements il faudra 200 chantiers! inimaginable. Pour que chacun voit ce que cela représente j'ai choisi de montrer en photo une résidence de 15 logements.
La logique de MM. Olive est Mortalena est connue: c'est celle qui avait prévalu à Anglet : on bétonne partout et partout on fait disparaître de nos paysages la ville jardin. C'est un choix. Ce n'est pas le notre: il y a sur ce point deux visions de la ville qui s’affrontent ;celle qui s'est imposée jusqu'ici et à conduit à la banalisation progressive de nos quartiers, à la bétonisation des jardins, et celle que nous préconisons, qui lie logements et transports et assume une intensification de la ville le long des lignes de bus pour protéger la ville-jardin.
Pourquoi 2000 logements?
Mais revenons sur le chiffre de 2000 à 2100 logements préconisé par le PLH pour Anglet, soit 350 logements par an.." C'est beaucoup trop diront sans doute nos challengers. Espilondo est mégalo, c'est son rêve américain"!
Il faut leur rafraîchir la mémoire. Pendant le mandat de MM. Villenave, quand ils étaient en charge de la ville, ils ont autorisé la construction de plus de 3500 logements - dont 13% de logements sociaux - soit plus de 500 par an en moyenne (c'est le chiffre des permis de construire). Nous même, en avons autorisé dans ce mandat 2800 dont 40 % de logements sociaux. 2100 est donc un chiffre très raisonnable. M. Olive, si les mots valent dire quelques chose, s'est engagé à les construire. Mais il est vrai que les promesses n'engagent que ceux qui y croient!
Jean Espilondo a montré que cet objectif est tenable a condition de mobiliser tous les moyens disponibles. M. Olive ferme toutes les portes: non aux 30%, non à la densification le long de l'ancienne nationale 10, non au 270 logements du Maharin, non au nouveau quartier de Houndaro (200 logements), non encore, non toujours. Dans ces conditions la promesse de construire du logement social ne pourra être tenue.
Photo en tête d'article: La petite opération de logements sociaux réalisée par le COL rue des Primevères compte 15 logements.