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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 15:37

 

 

Pendant des années, l’eau était pour les urbanistes un problème qu’il fallait cacher : On enterrait les canalisations, on remblayait les zones humides, on supprimait les fossés… Aujourd‘hui l’eau apparaît comme une ressource qu’il faut respecter et valoriser. Un élément essentiel du paysage.

Dans les documents d’urbanisme l’eau et la nature étaient traités en creux : c’était ce qui restait quand on avait posé sur la carte les futurs équipements publics, les secteurs destinés à l’habitat et les zones à vocation économique. Aujourd’hui nous sommes dans une logique inverse. On repère tout d’abord les trames « vertes » et « bleues » qu’il faut préserver ou reconquérir, puis ensuite on aménage l’espace dans le respect de l’environnement.

DSC03088

On constate donc un changement radical du regard des urbanistes sur la place de l’eau et de la nature dans l’aménagement du territoire. Eau et l’urbanisme doivent se réconcilier pour construire un urbanisme « durable ».

 

Courage et pédagogie

Cela suppose que la volonté politique soit forte pour imposer un changement de mentalité. Car si chacun souscrit volontiers aux principes du développement durable, beaucoup de nos concitoyens, opérateurs de l’aménagement inclus, n’en ont pas tirés les conséquences pour ce qui les concerne.

Laisser la place à la nature donc, mais aussi et dans le DSC03084même mouvement économiser le foncier, offrir à tous un logement à prix abordable - à proximité de son travail et de l’école des enfants -, autant d’impératifs qui supposent une autre façon de faire la ville, moins étalée, moins minérale, moins dédiée à la seule automobile. Il faudra aux élus beaucoup de courage et de pédagogie pour faire partager au plus grand nombre la nécessaire mutation de la ville. Et cela est particulièrement vrai pour Anglet qui s’est développée depuis les « trente glorieuses » et jusqu’à maintenant en s’étalant rapidement.

 

Imagination et innovation

Pour redonner à l’eau toute sa place au cœur de la ville il faudra faire preuve d’imagination et d’innovation.

L’imagination consiste d’ailleurs souvent à redécouvrir et actualiser des solutions ancestrales : fossés plantés, mares, plaines inondables, essences d’arbres locales peu gourmandes en eaux… Pourquoi par exemple buser les fossés quand on peut les conserver ? C’est ainsi que rue de Jouanicot nous demandons à l’aménageur des terrains Hirigoyen, de préserver les fossés et de prévoir des cheminements piétons dans ses parcelles, le long de la route certes, mais de l’autre coté des fossés.

Plutôt que de construire des bassins de rétention le long des ruisseaux, que l’on cache car ils sont souvent peu esthétiques, choisissons de retrouver des plaines inondables ou des bassins paysagers. Cela prend plus de place, mais c’est de l’espace gagné pour la bio diversité… et la promenade. Sur le Maharin par exemple, nous allons restaurer la plaine aujourd’hui remblayée pour lui redonner sa fonction initiale, et en amont, le bassin de rétention de Latxague de 8500 m3 qui était initialement prévu devrait être remplacé par une série de retenues d’eau paysagères. On économisera ainsi des terrassements tout en préservant la qualité exceptionnelle du site.

normandie-avril-2010-029.jpgImagination donc, mais aussi innovation.

Toitures végétalisées, chaussées et parkings réservoirs, noues paysagères, stockage des eaux de pluie pour l’arrosage ou pour des usages domestiques ne nécessitant pas de l’eau potable, on peut mobiliser aujourd’hui des solutions nouvelles pour réduire notre consommation, éviter l’imperméabilisation des sols et ralentir l’écoulement des eaux.

 

Anglet était une ville maraîchère ou l’eau était omniprésente. En replaçant celle-ci au cœur de notre projet urbain, c’est bien l’identité de notre ville, et la qualité de ses paysages, que nous valorisons.

 

nota: j'emprunte le titre de cet article à un colloque organisé le 1er octobre à Bayonne par l'Agence de l'eau Adour Garonne et intitulé "eau et urbanisme, un mariage de raison".

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 21:34

Une piste cyclable va être aménagée entre la place des Cinq-Cantons et la Mairie. A partir de la passerelle sur le BAB qui va être élargie, cette piste empruntera d'abord la rue des Cinq-Cantons puis la rue de Hirigogne avant de rejoindre la Mairie par la rue des Quatre-Cantons. Sur le tronçon étroit et en sens unique qui longe les écuries de Baroja la piste cyclable sera à contre sens de la circulation automobile. Est-ce dangereux? Beaucoup s'inquiète de ce dispositif qui a fait ses preuves dans de nombreuses ville depuis 30 ans.

 

 Un article paru dans l'hebdomadaire "Le Pélerin" du 5 août 2010 devrait rassurer nos concitoyens inquiets.

Sous le titre "pas de danger avéré" le journaliste explique :

 

En réalité le dispositif a déjà fait ses preuves dans plusieurs villes. Depuis de nombreuses années, le CERTU (Centre d'Etude sur les Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les constructions publiques) scrute les villes pionnières: Stasbourg, qui a autorisé le double sens cyclable dès 1983, mais aussi Paris, Bordeaux, Grenoble, Lille, Le Mans... Dans ces conclusions, le CERTU affirme qu'il n'existe pas "de risque spécifique" et qu'aucun accident grave n'a eu lieu dans les zones concernées. Les associations de cyclistes le confirment. "C'est une idée fausse de croire qu'il est dangereux de croiser une voiture quand on est à vélo, souligne Geneviève Lafferrere, vice-présidente de la fédération des usagers de la bicyclette. Au contraire! C'est bien plus facile de se faire face, surtout dans les rues étroites. Le cycliste et le chauffeur mesurent mieux leur marge de manoeuvre."

Quand aux piétons, ils trouvent au moins un avantage à cette réglementation: autorisés à rouler sur la chaussée dans les deux sens, les cyclistes n'ont plus besoin d'envahir les trottoirs...

 

Je renvoie à l'article complet les lecteurs que le sujet intéresse.

Et je remercie M. Herblot qui me l'a signalé.

 

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 23:29

   

Quand nous avons pris les rênes de la Mairie d'Anglet, il y a deux ans, nous avons tout de suite affirmé notre volonté de réviser le PLU (Plan Local d'Urnanisme). Celui qui est en vigueur, voté par l'ancienne équipe en 2004, nous paraissait inadapté aux enjeux que doit relever aujourd'hui notre ville.

 

Pourquoi?

Je prendrai simplement deux exemples.

Le document actuel ne respecte pas l'identité des quartiers, les zones qu'il définit étant trop larges. C'est ainsi par exemple que le quartier Chassin, à l'ouest, essentiellement pavillonnaire, est dans la même zone que les alentours de la rue de Dous Bos et ses immeubles, à l'est. Il faut définir un zonage plus précis qui prenne mieux en compte la réalité du terrain et la morphologie du bâti existant.

Ce même PLU affirme dans son PADD (projet d'aménagement et de développement durable), qu'il faut densifier certains secteurs de la ville, mais il limite partout les hauteurs constructibles, y compris sur l'ancienne RN 10. Ne pouvant "monter" les immeubles "s'étalent", ce qui conduit à une minéralisation excessive des sols et à la disparition programmée des espaces verts qui font le charme de notre ville (comme nous l'avons montré dans un article précédant "PLU, emprise au sol et hauteurs").

Il faut donc reprendre ce PLU.

 Avant de le rédiger, de fixer des règles qui vont dessiner la ville demain, encore faut-il avoir des idées claires. Quel avenir voulons-nous pour Anglet? Quel projet voulons nous pour notre ville? Pour y réfléchir nous avons choisi de nous faire assister  d'urbanistes à la compétence reconnue. Il s'agit du cabinet OBRAS. Avec lui nous avons travaillé à un "projet de ville" que nous proposerons aux angloys à l'automne. Du débat que nous aurons alors devraient se dégager les lignes de force de notre futur PLU.

 

L'enjeu est important car il faut à la fois:

- Construire Anglet pour tous,

- Réconcilier la ville et la nature

- Préserver la vie de nos quartiers qui fondent l'identité d'Anglet.

 

Construire Anglet pour tous.

Aujourd'hui, beaucoup d'angloys doivent s'éloigner de leur ville car ils ne peuvent plus s'y loger: Trop cher!

Trop cher pour les loyers, il faut compter 700 euros pour un F3!

Trop cher pour l'accession à la propriété, car les prix n'ont guère baissés avec la crise et on ne trouve pas un appartement de taille moyenne à moins de 220 000 euros!

Il faut donc construire du logement accessible à tous. Le nouveau PLH (Plan Local de l'Habitat) que nous avons récemment adopté nous donne un objectif: 150 logements sociaux par an, soit environ 40 % des logements construits. Le PLU doit nous aidé à tenir ce pari ambitieux.

Réconcilier la ville et la nature.

ruisseau le Maharin, site du futur écoquartier.

DSC03089

Construire! cela suppose que des terrains aujourd'hui disponibles, vont être utilisés. Si on continue comme par le passé on va à la catastrophe: la suppression des espaces naturels se traduira par une perte de qualité paysagère, par des risques d'inondation accrus, au final par une détérioration du cadre de vie. Il faut donc choisir soigneusement les espaces à urbaniser, qu' on acceptera de densifier, en montant plus haut si nécessaire pour préserver la nature en pied d'immeuble. Dans les quartiers pavillonnaires on cherchera à mieux utiliser les terrains en utilisant le même type de bâti. Partout on  valorisera la trame verte (la végétation) et bleue (les ruisseaux) pour que la ville conserve son identité de ville-jardin. Oui, c'est un impératif, il faut réconcilier la ville et la nature. L'écoquartier du Maharin en  projet s'efforce de relever ce défi.

 

Préserver l'identité de nos quartiers.

Nos quartiers sont des lieux de vie, dont l'urbanité fait la qualité du "vivre ensemble" à Anglet. Il faut donc les valoriser, renforcer leur centres, faciliter les liens entre eux. Nous avons déjà commencé ce travail avec la réhabilitation de la place de la Bécasse -dont les travaux démarrent cet été-  et celle des cinq-Cantons.

 

Penser Anglet demain exige beaucoup de travail. L'apport du cabinet OBRAS, dont les compétences sont reconnues par la profession (il a été nominé pour le Grand prix de l'urbanisme 2010) est de ce point de vue très important.Cela demande aussi de l'imagination,  du "rêve" affirme Anatole France. Les élus, qui aiment leur ville, qui la "sentent" car ils l'arpentent sans relâche, et rencontrent chaque jour la multiplicité de ses acteurs, s'efforcent à cette vision prospective. 

A l'automne, ils se tourneront donc vers les angloys pour leur présenter le fruit de leurs réflexions et de leur travail. Nul doute que le débat sera riche.

 

Pour accomplir de grandes choses nous devons non seulement agir, mais rêver.

                                                                                                                       Anatole France.R-ve-de-G.-Rousse.jpg

oeuvre de G. Rousse: hall d'entrée de Beatrix Enea, Anglet

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 18:01

 

Parce qu’ils ont appris que des logements sociaux allaient être construits dans leur quartier,  des angloys nous interpellent pour nous dire leur inquiétude. Ils nous disent être favorables à la construction de ces logements mais s’interrogent sur l’urbanisation de leur quartier. Comment celui-ci va-t-il pouvoir absorber cette population nouvelle, et la circulation automobile supplémentaire qu’elle induit nécessairement, alors que la qualité de vie sur l’agglomération se dégrade déjà à leurs yeux ?

La question est légitime. Elle relève même du bon sens.

 

Une voirie inadaptée.

L’urbanisme d’Anglet, fruit de son histoire se caractérise par une densité de construction faible. Deux fois plus faible qu’à Biarritz par exemple. Pendant la deuxième moitié du XXème siècle, la campagne entre Biarritz et Bayonne s’est progressivement couverte de lotissements de maisons individuelles, sans plan préétabli, en fonction des opportunités foncières.terrains Hirigoyen 009

 Les chemins ruraux sont devenus routes, puis rues, sans que les aménagements suivent. Les tracés sinueux, l’absence de trottoir, font de la voirie angloy, trop dangereuse pour le piéton et le cycliste, le domaine de l’automobile. La faible densité ne permet pas aux transports en commun de remplir leur office. Les angloys n’ont pas le choix, ils doivent prendre leur voiture pour se déplacer.

 Depuis une vingtaine d’années, la tendance s’est progressivement inversée et on a construit de plus en plus d’immeubles. Aujourd’hui les deux tiers des angloys vivent en appartement et non plus dans une maison individuelle. Mais la ville reste dessinée par son histoire et a toujours l’apparence d’une banlieue résidentielle.

 

L’étalement urbain, un non sens écologique.

La circulation automobile ne cesse d’augmenter dans l’agglomération du BAB, de l’ordre de 5% par an. Tous les jours aux heures de pointe, les entrées de ville et les grands axes sont saturés, et la situation va s’aggravant, mois après mois. Les jeunes couples, souvent obligés de s’installer loin de la ville pour accéder à la propriété, ou plus simplement pour se loger à prix abordable, prennent leur voiture pour aller au travail. Deux voitures par ménage est de plus en plus souvent la règle. Or l’étalement de la ville, toujours plus loin, est un non sens écologique. La France perd ses terres agricoles, souvent les plus fertiles, en fond de vallée. Tous les dix ans c’est l’équivalent d’un département qui est ainsi avalé par l’urbanisation. Cette dispersion de l’habitat coute fort cher aux ménages qui consacrent une part croissante de leur budget aux déplacements quotidiens, mais aussi aux communes qui doivent créer des infrastructures : voiries, réseaux divers (eau, assainissement, électricité, téléphone…). Sans parler de la production supplémentaire de carbone générée par les transports.

 

Des listes d’attente qui s’allongent.

Il faut donc contrôler cet étalement. Il ne s’agit pas d’interdire à ceux que la campagne attire de s’y installer. Il faut permettre aux familles, et elles sont nombreuses, qui souhaitent rester en ville d’y rester. Sait-on par exemple que 7000 foyers sont en attente de logement social sur la CABAB, et que la liste s’allonge de 10% chaque année ?

Dire qu’il faut accueillir de nouveaux ménages dans l’agglomération, revient à dire qu’il faut aussi en accueillir sur Anglet, cœur géographique de celle-ci, et pas seulement à Bayonne, ou à Tarnos.

La question est : Comment ?

 

Modifier nos comportements.

Car si les nouveaux venus « consomment » la ville comme les actuels résidents on va surement à la thrombose. Le taux de motorisation des ménages est aujourd’hui sur la ville de 1,3. Cela veut dire concrètement que si on construit 100 logements, on amène en même temps 130 voitures nouvelles. Intenable !

Il faut donc modifier nos comportements et faciliter le transfert de l’utilisation de l’automobile vers d’autres moyens : la marche, le vélo, le bus. 87% des déplacements quotidiens dans la ville se font en voiture, alors que la moyenne pour une agglomération de même importance tourne autour de 60 à 70%. Si nous faisions baisser notre chiffre de 10%, cela nous permettrait d’accueillir sans problème plusieurs milliers de nouveaux venus sans augmenter la circulation.

 Comment faire ? Il n’y a pas de solutions miracles mais une série de mesures qui, à terme, porteront leurs fruits. J’en note deux: se doter d’une politique ambitieuse de transports en commun, favoriser les déplacements actifs (marche et vélo) pour les petites distances.

 

Une politique ambitieuse pour les transports en commun.

Nous aurons l’occasion d’en reparler à l’automne, quand le nouveau concessionnaire mettra en place un  réseau de bus modernisé, plus performant que le réseau actuel. Je note simplement qu’il faut lier urbanisme et transport. Et qu’il convient  de construire prioritairement à proximité immédiate des lignes de transport en commun. C’est ce que nous nous appliquons à faire pour les programmes futurs de logements sociaux. De ce point de vue, la construction de logements le long de l’avenue de Bayonne (ex RN 10) est une opportunité à saisir. Sur cet axe, à terme, devraient passer un bus en site propre toutes les 3 minutes. Les résidents situés à proximité pourront facilement délaisser leur automobile.

 

Favoriser les déplacements actifs.

Dès qu’un projet immobilier est à l’étude, il faut se poser la question de la voirie alentour. Existe-t-il des trottoirs, permettant aux piétons de se déplacer en sécurité ? Peut-on profiter de ce projet pour aménager une voie « verte », réservée aux piétons et aux cyclistes ? Faut-il revoir le profil de la voirie ? C’est la démarche que nous utilisons pour le futur écoquartier du Maharin ou pour le projet « Hirigoyen », route de Jouanicot.

 

Lier l’urbanisation nécessaire aux contraintes de la mobilité est une démarche indispensable. Nous l’intégrons dans tous nos projets et en particulier dans notre réflexion sur la révision du PLU en cours. 

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 22:46

Au cours du conseil municipal du 11 février, M. Ithurbide, représentant d'Angeluzain, a posé une question orale au maire d'Anglet sur ses projets d'urbanisme, l'interrogeant sur sa vision de la ville, la densification, les hauteurs autorisées, le devenir de l'ancienne nationale 10 ou du boulevard du BAB. On lira ci-dessous l'essentiel de la réponse de Jean Espilondo.

 

 

" - A la question orale d’Angeluzain, je vais apporter une réponse un peu longue – et je m’en excuse par avance-  car elle touche à un domaine capital pour le devenir d’Anglet.


1 - De la densité et de la ville.


La question de la densité que vous posez est importante et délicate.

 Importante car on ne peut continuer aujourd’hui à consommer des terres, en particulier des terres agricoles, autour de nos villes, pour permettre l’étalement urbain. On ne peut continuer à rejeter en périphérie, parfois très loin, les jeunes actifs qui ne trouvent plus à se loger dans les agglomérations, ce qyui a des conséquences catastrophiques pour leur budget essence et pour le bilan carbone. Il faut construire la ville sur la ville, donc accepter de se serrer un petit peu.

Délicate aussi car pour nos concitoyens, la densité est synonyme de promiscuité, d’encombrements, de nuisances de toutes sortes, et au final d’insécurité. Il faut donc expliquer, et expliquer encore, qu’une densité raisonnable, intégrée dans un urbanisme réfléchi et contrôlé, crée de l’intensité urbaine c'est-à-dire qu’elle permet de rapprocher les services publics et les commerces des utilisateurs, qu’elle suscite des occasions de rencontre, qu’elle génère au final de l’urbanité, c'est-à-dire un « vivre ensemble » de qualité.

Oui, il va falloir que notre ville accepte d’être un peu moins dispersée, et il va falloir « intensifier » certains secteurs, dans le respect des formes urbaines existantes, pour qu’Anglet se développe harmonieusement.

 

2 – construire des logements, une impérieuse nécessité.


                       
Je rappelle quelques chiffres, qui commencent à être connus.

àEn dix ans nous avons gagné 4000 angloys supplémentaires, mais perdu 500 élèves dans nos écoles, soit 20% des effectifs, alors que dans le même temps la cohorte des moins de 15 ans restait stable sur le pays basque.
logement social à Angletdsc02963 

àNous avons 7000 demandes de logement social sur l’agglomération, 2000 sur Anglet.

à94 % des logements construits ces dernières années ne sont accessibles qu’à 20% de la population, ce qui revient à dire qu’on n’a pratiquement pas construit, ou très peu, pour 80% de nos concitoyens.

Ces chiffres, et je le dis sans esprit de polémique car le Président de la Communauté d’agglomération y a fait référence lui-même, c’est le bilan de la municipalité sortante, c’est votre bilan. Et il est catastrophique.


Pour inverser la tendance de ces dernières années, il faut donc construire, et construire pour tous. Les mesures fiscales et réglementaires que nous avons prises depuis notre arrivée à la mairie vont porter leurs fruits. Il est dommage que vous ne les ayez pas pleinement soutenues par votre voix. Je pense être en mesure, dans quelques semaines, de faire le point publiquement sur ce dossier capital.

 

3 – Ou faut-il construire à Anglet?


                       
Une fois admis qu’il faut construire à Anglet se pose la question : OU ?

Nos réserves foncières sont limitées car les municipalités précédentes ont peu investi dans l’achat de terrains. Il nous faut construire la ville sur elle-même avant de l’étaler encore. Et il est des secteurs qui peuvent et doivent être densifiés. Je pense en particulier aux rives de la RD 810 (ex nationale 10) et du boulevard du BAB. Car urbanisation et mobilité doivent être pensées de pair, et il faut privilégier pour cette urbanisation les abords des lignes de bus en site propre.

 

 

Ce qui nous amène à évoquer le devenir de la RD 810 et du boulevard du BAB.

4 - La RD 810 tout d’abord.

 

à La création d’une voie réservée aux bus, qui anticipe la réalisation de voies en site propre pour les transports en commun, marque notre volonté forte de transformer cette voie de transit en boulevard urbain. Cette initiative, que l'opposition municipale n'a pas franchement soutenue, a provoqué des inquiétudes compréhensibles de la part des commerçants. En collaboration avec eux nous avons examiné diverses améliorations du dispositif qui aujourd’hui fonctionne de manière satisfaisante. La hausse de la fréquentation du Chronobus et des stations sur le Busquet est de 17%. Si j'en crois la presse, le chiffre d’affaire des commerces riverains pour la fin de l’année 2009 a été bon, de l’avis des intéressés eux-mêmes. Nous nous en réjouissons.

Nous travaillons aujourd’hui avec le SMTC et la CABAB pour qu’un vrai TCSP (transport en commun en site propre) voit rapidement le jour entre Saint-Jean et le Cadran, avec une emprise du domaine public de l’ordre de 35m, sachant qu’à terme, un bus empruntera ce tronçon toutes les trois minutes. Les voies dédiées aux bus seront-elles placées de chaque coté de la rue ou en position centrale ? Cette dernière solution a aujourd’hui notre préférence mais les études qui seront conduites nous diront si cette solution est la plus pertinente.

 

à Aujourd’hui, l’environnement bâti de la RD 810 ne peut nous satisfaire. La zone du Busquet, pourtant récente, relève d’une urbanisation de banlieue, avec une succession de bâtiments-boites, de faible hauteur, à vocation exclusivement commerciale, sans mixité des fonctions. C’était votre choix. Le notre est à l’inverse de créer un boulevard urbain, bordé de bâtiments plus hauts, mixant les fonctions tertiaire, de commerces et d’habitation. C’est ainsi qu’on fait de la ville, en refusant de spécialiser les secteurs et en recherchant la qualité architecturale.

 

Vous  nous proposer d’accepter des permis de construire pour des bâtiments de 7 à 8 étages. Pourquoi pas ! Mais le PLU que vous avez adopté il y a six ans nous l’interdit aujourd’hui ! cela mérite qu’on y réfléchisse, et nous y réfléchissions avant même notre élection en 2008. Je constate d’ailleurs que les bâtiments construit dans ce secteur avant les années 2000 ont huit niveaux. Avant de défaire ce que vous avez fait, et d’autoriser des hauteurs plus importantes – ce qui nous semble inévitable et même souhaitable, nous prenons le temps de la réflexion et nous avons donné mandat à M. Charrier, un urbaniste qui a déjà travaillé sur la nationale et ses abords, pour qu’il nous aide à définir un devenir pour ce quartier, de Montaury à la Mairie, du Busquet à Saint-Jean, qui a vocation à être le centre de l'agglomération.

 

Le problème des hauteurs ne se pose pas seulement sur la nationale 10 . C’est une question qui doit être étudiée sur l’ensemble du territoire communal. S’ il nous parait nécessaire de limiter les hauteurs au milieu des zones pavillonnaires pour éviter les vues plongeantes et ne pas rompre une unité architecturale, il nous semble dangereux, du point de vue environnemental, de limiter pour des raisons idéologiques les hauteurs dans des zones qui pourraient supporter des bâtiments plus hauts. C’est l’environnement naturel et bâti qui doit guider le choix du nombre d’étage. Prenons un exemple : celui des Vergers d’el Hogar. vergerselhogar avant 20100115 copie
Sur ce terrain, le promoteur a voulu utiliser son droit à bâtir donné par le PLU. C'est légitime. Comme la hauteur des bâtiments est limitée à deux étages il a étalé six bâtiments sur le terrain. Avec les parkings nécessaires à l’opération il a minéralisé toute la surface du sol et il ne reste plus d’espace vert. Ce qui est en cause ici ce n’est pas l’architecte ni le promoteur, mais le règlement du PLU. Si celui-ci avait autorisé quatre étages, trois bâtiments seulement auraient été nécessaires. Cela n’aurait gêné personne, car en les implantant du coté du parc public d’el Hogar et de la rue de Hausquette on aurait remplacé les trois bâtiments qui surplombent aujourd’hui les maisons individuelles au nord par un magnifique espace vert. Les riverains auraient été gagnants. Le promoteur et les acheteurs aussi car le coût de l’opération, donc le prix de vente aurait été plus faible : moins de toiture, moins de fondations, moins de canalisations, moins d’ascenseurs… pour le même nombre de logements. Il ya une gestion intelligente des hauteurs, respectueuse des riverains et de la nature : il nous appartiendra de le prouver.

 

à Revenons à l’ex RN 10.

Sans attendre, nous avons engagé les études pour réaliser sur le terrain mitoyen de FIAT, que la CABAB nous cède, un immeuble de logements sociaux, avec en rez-de-chaussée une galerie commerciale.  Nous aurions aimé coupler ce projet avec le terrain FIAT pour réaliser une opération plus ambitieuse. Nous n’avons pas pu obtenir l’adhésion du propriétaire. Mais nous entendons bien maitriser le devenir de cette parcelle.

 

à L’avenir commercial de la zone est en débat. Conçu à l’origine sur le modèle de la banlieue, le secteur aujourd’hui est en mutation. Placé au cœur de la ville, il a vu sa zone de chalandise se réduire à cause des difficultés d’accès. Désormais, comme dans tout centre-ville, les clients ne viennent plus seulement en voiture mais utilisent de plus en plus les transports en commun. Il faut accompagner cette mutation en renforçant les surfaces commerciales, en les diversifiant et en modifiant les accès. Renforcement des transports en commun (trois lignes de bus en site propre vont la desservir), ouvertures de circulations piétonnes et cyclistes, construction de logements pour créer un vrai quartier, avec sa vie propre… voilà quelques axes de travail sur lesquels nous avançons.

 

5 - Le boulevard du BAB

 

                        Il me faut évoquer maintenant le boulevard du BAB.

 

 La aussi il nous faut gérer quelques coups partis.

 Nous souhaitons transformer la voie rapide actuelle en boulevard urbain. Le défi est difficile à relever car cette voie remplit une mission de liaison entre les trois villes qui ne peut être ignorée. Un transport en commun en site propre devra y être réinstallé, plus d’un demi-siècle après la suppression du tramway !

Sur notre demande, la CABAB vient de lancer une étude pour la requalification du boulevard, de Matras au carrefour du Mousse. Nous attendons les résultats de cette étude avec attention et en tirerons les conclusions qui s’imposent pour Anglet.déc 2009 027

La densification des rives du boulevard est inévitable, mais il est important de la maitriser ; On peut regretter que dans cet esprit, la création d’un nouveau quartier de plus de 500 logements sur le site de Baby-relax ne se soit pas accompagnée d’une réflexion plus globale sur son insertion urbaine, ses conséquences sur la circulation avoisinante, et son impact environnemental.

Le nouveau quartier  sur le site Baby-relax 


6 - le projet de ville et le PLU

 

Tous ces projets s’inscrivent dans une démarche plus globale. Nous avons mandaté pour nous accompagner dans notre réflexion une équipe d’architecte, le cabinet OBRAS qui travaille sur un projet de ville. Dans les semaines qui viennent les angloys seront amenés à rencontrer OBRAS pour partager leur propre vision du devenir d’Anglet. OBRAS rendra son travail au début de l’été. Nous présenterons aux angloys ce projet de ville, sans doute pendant l’automne, pour prendre leur avis avant la rédaction du PADD et du règlement du PLU.  L’objectif étant bien sur de se doter d’un nouvel outil, un règlement d’urbanisme rénové, qui nous donnera les moyens d’agir dans la direction que nous aurons ensemble préalablement définie.


7 - Tisser la ville jour après jour.


Car la ville se tisse jour après jour, au fur et à mesure que naissent et se concrétisent divers projets urbains, d’initiative publique ou privée.

Pour ce travail de bénédictin, nous nous efforçons d’adopter une démarche globale, participative, respectueuse de l’environnement urbain et naturel.

Prenons l’exemple des terrains Hirigoyen, rue de Jouanicot, où nous allons réaliser une opération sociale combinant logements locatifs et accession sociale à la propriété. Je vous informe au passage que nous en sommes propriétaires depuis huit jours.terrains Hirigoyen 002
Nous avons déjà engagé un dialogue avec les riverains. Nous leur avons expliqué notre volonté de bâtir sur ces terrains dans le respect de l’environnement. L’objectif est bien de construire un quartier vivant et solidaire où les nouveaux venus vivront en bonne intelligence avec les résidents anciens. Les hauteurs des bâtiments et les ombres portées, les accès, les déplacements piétonniers et cyclables, les espaces verts à préserver, la vie quotidienne dans le quartier, ont été évoqués.
la résidence les Bleuets vue du terrain Hirigoyen
 Car le projet, ce n’est pas seulement des logements à créer, il doit modeler les abords immédiats du bâtiments, sur et autour des terrains à bâtir, pour un meilleur fonctionnement du quartier. Cette concertation se poursuivra car il est important que les habitants se sentent partie prenante de l’avenir de leur morceau de ville.
terrains Hirigoyen 009

Cette démarche, qui associe les angloys à leur devenir pour qu’ils soient en mesure de mieux accueillir les nouveaux venus,  pour traiter l’ensemble des problèmes qui se vivent au quotidien, sera systématiquement la notre pour tout projet d’une certaine ampleur. Cette pratique, en rupture elle aussi avec le passé récent de notre cité, nous la conduirons avec conviction et, nous l’espérons, avec votre participation.

Les deux terrains Hirigoyen: le terrain de la rue de Truillet vu du terrain de la rue de Jouanicot. 


8 –  une volonté politique.


Nous avons la volonté  de mettre en œuvre cette politique que je viens d’esquisser devant vous. Vous nous dites en introduction à votre question : « Construire une ville suppose une vision, de l’argent, du temps, une acceptation de la population ».

 La vision, nous avons l'outrecuidance de penser que nous l’avons, j’en ai partagé un peu avec vous, dans le peu de temps dont nous disposions ce soir.

 De l’argent ? … vous savez aussi bien que moi que l’argent public est rare mais nous l’utiliserons au mieux pour un dossier prioritaire à nos yeux.

 Du temps ?  Nous espérons que les angloys nous le donneront, il en auront le pouvoir dans quatre ans.

Quant à l’acceptation de la population elle passera par le travail d’explication que nous conduisons au quotidien dans les multiples rencontres et les réunions de concertation que nous organisons autour des projets les plus importants.

 

Nous sommes heureux de voir, par les questions que vous posez, que vous partagez aujourd’hui bon nombre de nos analyses : nous ne doutons pas que vous soutiendrez à l’avenir par vos votes l’action en profondeur que nous avons engagée pour construire une ville plus belle et plus solidaire.
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 20:42
"Halte à la France moche", sous ce titre le numéro 3135 de Télérama qui vient de paraitre fustige l'étalement urbain. Extrait:
"Partout la même trilogie - infrastructures routières, zones commerciales, lotissements - concourt à l'étalement urbain le plus spectaculaire d'Europe: tous les dix ans, l'équivalent d'un département français disparait sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle."

Veut-on continuer ainsi? Non, bien sûr.

Parmi les professionnels sollicités par l'auteur de cet article décapant, Frédéric Bonnet, qui pilote le "projet de ville" d'Anglet, au sein du cabinet OBRAS.
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 21:08
vergerselhogar avant 20100115 copie

La vue aérienne ci-dessus montre une opération immobilière récente implantée à Anglet (limitée par le trait rouge).
On remarque que les bâtiments et les parkings occupent toute la parcelle, ne laissant que peu d'espace pour la verdure. Ce n'est pas un choix délibéré de l'architecte et du promoteur, mais le résultat de l'application du réglement d'urbanisme. Le promoteur a crée le maximum de logements autorisés par le PLU; qui pourrait lui reprocher de rentabiliser son terrain qu'il a sans doute payé fort cher. Mais comme la hauteur des bâtiments est limitée à deux étages il est obligé d'utiliser une grande emprise au sol.
Supposons maintenant que le réglement d'urbanisme l'autorise à faire quatre étages, sans augmenter la surface habitable. Il pourra placer le même nombre d'appartements sur une surface au sol plus faible comme le montre la photo montage ci-dessous.
vergerselhogar ap 20100129 copie
Des surfaces importantes sont libérées pour des espaces verts. Nul doute qu'un paysagiste tirerait le meilleur parti de cette grande surface pour planter des bosquets, ménager des allées piétonnes, créer des aires de jeux pour les enfants. Les maisons individuelles riveraines, au nord (en haut sur la photo) ne seraient plus dominées par des bâtiments plongeant sur leurs jardins et leur cachant le soleil d'hiver. Les bâtiments restant sont plus hauts, mais placés le long de deux rues ils ne génent pas les voisins, d'autant plus qu'ici, le terrain boisé situé au sud est un parc public. Une telle solution, qui réduit la surface des toitures et des fondations, les longueurs des canalisations, le nombre des ascenceurs, est en outre plus économique: avec les gains ainsi réalisés ont pourra, par exemple, mieux aménager le parc.

Cet exemple montre clairement qu'une hauteur raisonnable des bâtiments est un atoût pour la qualité urbaine. Limiter arbitrairement et partout les hauteurs des bâtiments est donc une erreur.

La hauteur des bâtiments doit être fixée en fonction de l'environnement paysager et bâti. Le long d'une route passante et large, bien desservie par les transports en commun, on pourra construire plus haut, en tenant compte des bâtiments existants. Sur un terrain entouré de maisons individuelles, dans un quartier sans immeuble, on recherchera des bâtiments respectueux du voisinage: de grosses maisons avec un seul étage, rappelant la volumétrie des anciennes demeures bourgeoises du XIXème siècle, ou des maisons en bandes, seront les bienvenues.

En terme de hauteur il n'y a pas une réponse unique et universelle. Le PLU actuel d'Anglet, en limitant partout les hauteurs constructibles conduit les constructeurs à "tartiner" le sol de béton et de bitume.La hauteur autorisée doit être soigneusement adaptée au terrain destiné à être construit.

Naturellement la hauteur n'est qu'un aspect du problème. Les surfaces constructibles autorisées (fixée par le COS), les emprises au sol admissibles, les volumétries des bâtiments, les prospects par rapport au domaine public et aux propriétés voisines, sont aussi à calibrer en fonction de la forme urbaine qu'il convient de privilégier.
Je renvoie sur ce sujet au court exposé que M. Damien Caudron, directeur de l'agence d'urbanisme, a présenté lors de la réunion de concertation du 1 février dernier sur le Maharin (voir site www.anglet.fr, rubrique "le Maharin").
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 18:33
"Villes rêvées, villes durables?"
Le point d'interrogation, dans le titre de ce petit livre, indique clairement que les choses ne vont pas de soi.
La ville durable, respectueuse de l'environnement, économe en énergie et en consommation foncière, peut-elle faire réver?
L'ouvrage offre des clés pour comprendre le casse-tête que représente la "fabrication" de la ville. Et se donne un objectif : que le lecteur en retienne une vigilance et une capacité à se positionner dans les débats qui le concernent. A Anglet, où la révision du PLU s'engage, où les projets d'aménagements sont nombreux, de l'écoquartier du Maharin aux Landes de Juzan en passant par les places des Cinq-Cantons et de la Bécasse, il est de nature à éclairer les débats.
Quelques titres de chapitres:
- mettre la ville à la campagne.
- densité: un cauchemar ?
- centralités.
- le village dans la ville 
- verdir la ville: un fantasme ?

Abondamment illustré, "villes révées, villes durables?" est de lecture très facile.
DSC03427 
"Villes révées, villes durables", de Eric Charmes et Taoufik Souami, édition Gallimard. (prix : environ 14€)
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 17:07
Le dernier recensement le confirme. Avec  39279 habitants la population d'Anglet augmente: nous approchons  et nous dépasserons sans doute le chiffre symbolique de 40000 habitants en 2010.

Et pourtant nous perdons des élèves dans nos écoles:
500 élèves de moins en 10 ans, soit 20% de nos effectifs. Dans le même temps les effectifs scolaires explosent dans les communes de la première et de la deuxième couronne.
Que faut-il penser de ces chiffres contradictoires?
Tout d'abord que la population vieillie, et sans doute plus que la moyenne nationale. Ensuite que les jeunes foyers, qui ont des enfants d'âge scolaire, quittent Anglet. Pourquoi ?
Un certain nombre d'angloys s'éloignent à regret de notre ville, faute de pouvoir s'y loger.  Trop cher! Malgré la crise les prix de l'immobilier restent inaccessibles à de nombreuses familles. Lorsque les enfants grandissent et qu'il faut se loger plus grand, elles s'éloignent vers la périphérie de l'agglomération.
Il faut inverser la tendance, il faut construire Anglet pour tous. Autrement dit il faut construire des logements à prix abordable.

Le nouveau plan local de l'habitat (PLH) de la communauté d'agglomération, en cours d'élaboration, montre que 94 % des logements construits ces dernières années n'étaient accessibles qu'à 20% de la population.  Cela veut dire à l'inverse que pour loger 80% de nos concitoyens, on n'a livré que 6 % de logements. Comment s'étonner dans ces conditions que sur l'agglomération, 7000 demandes soient en attente dans les fichiers des bailleurs sociaux ?
Ces chiffres montrent que la loi du marché ne permet pas de répondre aux besoins vitaux de nos concitoyens. La municipalité doit engager une politique volontariste.

Quelques chiffres pour comprendre:
- Prix moyen d'une location sur Anglet ? 12 euros du m2
- Prix d'achat d'un logement neuf ? de 3200 à 4500 euros du m2, selon les programmes.
Cela veut dire qu'un F3 de 65 m2 se loue 780€/mois; que ce même logement neuf vaut de
200 000 à 300 000 €.
Qui peut consacrer sur son budget de telles sommes pour se loger? A titre indicatif, le même PLH constate que 43% des foyers fiscaux déclarent un revenu annuel inférieur à 13150€ (soit un SMIC).

On comprend aisément que dans ces conditions l'équipe municipale d'Anglet ait fait du logement social sa priorité.
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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 10:52
Le conseil municipal du 21 décembre 2009 a été consacré pour l'essentiel à l'examen du budget prévisionnel 2010. L'occasion pour le Maire d'Anglet de rappeler les grandes orientations de sa politique. Un budget qui se caractérise par une augmentation sensible de l'investissement. Au moment ou la crise frappe de plein fouet notre économie il est important que les collectivités locales investissent, ce qui donne aujourd'hui du travail à nos entreprises tout en préparant le futur.

Trois dossiers qui ont été examinés en conseil illustrent parfaitement ce propos: Les terrains Hirigoyen, le Maharin et l'EHPAD.

Les terrains Hirigoyen:
La municipalité se propose d'acquérir deux terrains ayant appartenus à Madame Eugénie Hirigoyen, rue de Jouanicot. et rue de Truillet, pour y construire du logement social. Il en coûtera 2 millions d'euros à la collectivité, ce qui correspond à l'évaluation des Domaines. Sur ces terrains on devrait pouvoir costruire une centaine de logements. "Anglet pour tous" est en marche.
dsc02963.jpg logements sociaux, avenue de Montbrun à Anglet.

L'écoquartier du Maharin:
La communauté d'agglomération vend à la ville les 8 hectares qu'elle possède sur le site du futur écoquartier du Maharin. Le prix, 552 000 €, correspond au prix coutant, c'est à dire au prix d'achat payé par la CABAB, augmenté des frais de portage financiers. Un prix faible au regard du marché foncier actuel: la ville va débourser un peu moins de 7 euros par m2 . Les premiers terrains avaient été acquis en 1975. Le projet de l'écoquartier, qui symbolise la volonté de la municipalité de construire une ville verte et durable, est en marche.
DSC03089 le ruisseau du Maharin sur le site du futur écoquartier

L'EHPAD, c'est à dire l'établissement pour l'hébergement des personnes âgées dépendantes:
Il va être construit en bordure du futur écoquartier du Maharin. Le dossier avance; au cours de ce conseil une convention liant la ville à l'ADAPA, une association à but non lucratif qui va gérer le futur établissement, a été votée. Il est à espérer que l'attente des financements du fonctionnement  par l'Etat ne viendra pas retarder un chantier que tous les angloys attendent depuis plus de 10 ans. Rappelons que cette maison de retraite faisait déjà partie du programme de la majorité actuelle pour les élections de ... 2001.
A coté de cette maison, une offre complémentaire intéressante va être implantée avec un accueil de jour pour malades d'Alzheimer. Une autre convention a été  vôtée dans ce but au cours de ce conseil. A Anglet, la solidarité générationnelle est en marche.
DSC03081.JPG
L'emplacement de la future maison de retraite, en bordure de la plaine du Maharin.

Pour définir sa politique Jean Espilondo affirmait qu'elle était fille de la Passion et de la Raison. Passion pour notre ville et ses habitants, raison dans la gestion rigoureuse de ses finances. Ce conseil en aura été l'illustration.
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  • : Le blog de Jean-Pierre Voisin
  • : Jean-Pierre Voisin, adjoint au maire d'Anglet de 2008 à 2014 en charge de l'urbanisme, livre ici son point de vue sur les dossiers locaux et dialogue avec les angloys. Ses propos n'engagent que lui-même.
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