Sous ce titre énigmatique se cache une occasion manquée: la venue dans le nouveau quartier d'Houndaro à Anglet de la maison de convalescence de "la Nive", aujourd'hui à Itxassou,
Un rappel historique s'impose.
Il y a cinq ans, l'UGECAM (Union générale des caisses d'assurance maladie) qui gère la maison de soins de suite et de réadaptation de "la Nive" à Itxassou, contactait la municipalité d'Anglet : elle cherchait un terrain sur l'agglomération car son unité d'Itxassou, trop vétuste pour être mise aux normes à un prix raisonnable était condamnée à la fermeture à court terme. Chacun sait que l'histoire a sur-doté la région de Cambo en établissements de soins alors que l'agglomération du BAB d'où vient la majorité des malades en est complètement démunie. Relocaliser la Nive sur Anglet, nous expliquaient alors les responsables de l'UGECAM, offrirait un vrai service aux malades de la côte en même temps que serait rééquilibré la carte des établissements de soin, conformément aux exigences de l'Agence Régionale de Santé. Nous avions donc facilité l'achat par l'UGECAM, à un prix très raisonnable, d'un terrain dans le nouveau quartier d'Houndaro. En attendant la livraison du nouveau bâtiment, l'UGECAM louait 17 lits à la polyclinique Aguiléra en remplacement d'un étage qu'elle avait dû fermer à Itxassou pour non conformité aux normes de sécurité..
Le vrai choix: Anglet ou Bordeaux?
Nous nous étions heurtés à l'époque à notre opposition, qui par la voix du Docteur Jacques Veunac avait condamné ce projet... au nom de la défense de l'emploi dans le bassin de Cambo. S'il nous paraissait normal que les élus d'Itxassou, que nous avions rencontrés, s'inquiètent de ce transfert, nous comprenions moins qu'un élu angloy, médecin de surcroit, combatte un projet précieux pour le bien-être des malades d'Anglet, généralement âgés . L'âge moyen des patients à la maison de la Nive est de 85 ans. Ils y sont de fait très isolés car leurs proches, souvent eux-mêmes âgés, ne peuvent venir les voir facilement si loin de leur domicile. Offrir dans l'agglomération un tel établissement est donc une nécessité de santé publique.
Si les lits de la Nive ne viennent pas à Anglet le risque est grand de voir la maison d'Itxassou fermer tout simplement pour que les lits soient récupérés par la région bordelaise, également très déficitaire en établissements de ce type. Ce qu'Olive et Veunac ne veulent pas, Juppé saura le prendre! La cote basque perdra sur tous les tableaux.
Jeu de massacre.
Le projet d'Houndaro était très avancé lorsque nous avons quitté la mairie: Le terrain était acquis par l'UGECAM, un jury - auquel je participais - avait attribué le marché de "conception réalisation" à un groupement rassemblant un architecte et une entreprise locaux.La municipalité avait tout fait pour que le projet aboutisse.
Un article récent de Sud-Ouest nous apprend que le projet de transfert de la maison de convalescence vers Anglet est abandonné mais que la municipalité d'Itxassou s'inquiète de sa fermeture. Ce que nous craignions est en train de se réaliser! La municipalité angloye est muette. Après avoir renoncé aux 270 logements du Maharin, à la centaine de logements de Bovero, alors qu'elle cherche à se débarrasser de la gestion de la salle Quintaou, elle laisse sans broncher partir vers Bordeaux une maison de convalescence indispensable aux malades angloys. Ce n'est plus de la gestion: cela ressemble à un jeu de massacre!
Une question: Que va devenir le terrain d'Houndaro, dont l'acquisition par l'UGECAM est remise en cause? Grâce à la ville il avait été négocié à un prix "logement social" très inférieur au marché. Va-t-on l'abandonner à la promotion privée? La ville doit impérativement maitriser ce foncier.
Photo en tête d'article: un immeuble du nouveau quartier d'Houndaro, sur le point d'être livré.