Le blog de Jean-Pierre Voisin

75 élèves de plus qu'à la dernière rentrée sont annoncés dans les écoles d'Anglet. Bonne nouvelle!  

Des effectifs en hausse c'est plus d'élèves dans les classes, c'est des conditions d'enseignement qui se dégradent.  De prime abord, c'est donc une mauvaise nouvelle. Pourquoi nous réjouissons-nous au contraire en découvrant ce chiffre? Petit rappel.

Ces dix dernières années nous n'avons cessé de perdre des élèves dans nos écoles alors que la population globale de la ville augmentait. 4000 angloys supplémentaires mais, dans le même temps,  500 élèves de moins dans nos classes primaires. A cette évolution une explication simple: avec la flambée de l'immobilier les jeunes familles devaient quitter Anglet pour se replier en première ou deuxième couronne. Anglet, qui avait jusqu'ici une sociologie et une pyramide des âges équilibrées, était victime d'un marché immobilier ségrégatif.

L'inversion de cette tendance montre que notre politique du logement pour tous commence à porter ces fruits. Plus de la moitié des logements construits à Anglet depuis 2008 sont des logements "aidés", en location ou en accession sociale ⁽¹⁾: Ainsi des familles peuvent rester sur Anglet, ou y revenir. Les enfants continueront à jouer dans nos cours de récréation. Qui s'en plaindra?

             Logements sociaux de Bahinos (Bd du BAB)

L'opposition municipale par la voix de Claude Olive essaye de tirer la couverture à elle. Dans Sud-Ouest ce dernier déclare, après s'être réjoui de l'arrivée de nouveaux enfants dans nos classes: " les logements sociaux inaugurés par M. le Maire ont pour l'instant tous été à l'initiative de l'ancienne majorité". M. Olive ne manque pas de culot! Venise, Bahinos, La bécasse, Eneria, le Chistéra, toutes opérations livrées récemment, ont été voulues, conçues, financées et réalisées depuis 2009 par l'actuelle municipalité, après l'échec de la droite aux élections municipales de 2008. Je constate simplement que M. Olive rend implicitement hommage à notre action: c'est bien la livraison de nombreux logements sociaux qui explique pour lui l'embellie constatée dans l'évolution de nos effectifs scolaires. Dont acte. Par contre, les 500 élèves de moins des années précédentes, c'est bien sont bilan! Nous ne le lui contestons pas. 

Reste l'alourdissement des effectifs par classe. Pour la première fois depuis bien longtemps, l'éducation nationale n'a pas supprimé de poste d'instituteur sur nos écoles (exception faite du RASED, ce que nous avons dénoncé en son temps avec les parents et enseignants). Car la baisse globale des effectifs sur Anglet ne s'était pas traduite par moins d'élèves par classe mais par des fermetures de classe!  Si le renouveau de cette année se confirme, il nous faudra nous mobiliser pour des postes d'enseignant; mais cela est une autre affaire.

Gaujacq: aménagement d'une mare pour le crapaud accoucheur

Ci-dessous, l'école Jeau-Jaurès. La ville a investi 700 000€ dans l'amélioration des locaux scolaires pendant les 2 mois d'été.

(1): voir article dans ce blog: "construire pour tous, des paroles aux actes".

Voilà des élections mémorables!

La cote basque bascule à gauche avec les élections de Colette Capdevielle et Sylviane Allaux. Sylviane élimine donc Michèle Alliot Marie. C'est la victoire d'une militante qui laboure sa circonscription depuis des années, avec pour seule ambition la défense des idées de gauche dans un terroir acquis à la droite. Sylviane démontre qu'une femme de conviction, chaleureuse et dévouée, peut l'emporter sur une notable bien implantée. Bravo!

Colette Capdevielle l'emporte sur Jean Grenet. Avec 56,5% des voix elle s'impose largement. Elle recueille elle aussi les fruits de son travail sur le  terrain et d'une très bonne campagne militante, en particulier avec les jeunes du MJS. Sur Bayonne elle rassemble 56 % des voix, face au Maire en titre. La défaite de Jean Grenet était inscrite dans les résultats du premier tour, mais son ampleur, en particulier dans sa ville, doit sérieusement interroger le député sortant.

Sur Anglet Colette Capdevielle frôle 54% des voix, soit 1,5 % de mieux que François Hollande. Il y a certes l'effet de la "vague rose" à Anglet comme ailleurs. Mais il est clair que désormais la gauche est bien implantée dans notre ville: Le travail de la municipalité s'en trouve conforté.

Notons enfin la courte défaite de François Maïtia face au MODEM Jean Lassale, qui a bénéficié du soutien de l'UMP. Dommage.

Avec quatre femmes  PS qui rejoignent David Habib, élu dès le premier tour à l'assemblée nationale, le parti socialiste montre une volonté forte de renouvellement. en Pyrénées-Atlantiques. Martine Lignière et  Nathalie Chabanne en Béarn complète en effet  la doublette féminine basquaise! S'il est vrai que la femme est l'avenir de l'homme, les femmes socialistes sont bien l'avenir de notre territoire basco-béarnais.

Anglet, ville traditionnellement tenue par la droite aurait-elle basculée à gauche? Après la victoire de Jean Espilondo aux municipales en 2008, elle vient d'accorder 52,6% des voix à François Hollande.

Au risque de décevoir mes amis, je ne le crois pas.

Hollande a rassemblé toute la gauche, mais aussi bien au delà de la gauche. Si on compare les résultats des deux tours de cette élection présidentielle on constate qu'Hollande dépasse de 1500 voix le total des voix de gauche du 22 avril, alors même qu'il y a eu 283 suffrages exprimés en moins. Comme on peut douter que les électeurs de Marine le Pen aient été nombreux à se reporter sur un candidat qui prône le vote des étrangers aux élections locales, il ne reste qu'une hypothèse: la grande majorité de ces suffrages vient des électeurs de François Bayrou qui ont largement suivi leur leader en votant Hollande. Cela confirme qu'il y a à Anglet un courant politique important issu généralement de la démocratie chrétienne, modéré et social, qui a refusé les discours d'exclusion du candidat sortant. 

 Sommés d'arbitrer entre une droite dure, anti-sociale et xénophobe, et une gauche affirmant ses valeurs de justice sociale, ces électeurs choisissent la deuxième. Ils préfèrent la solidarité au repli identitaire et à l'exclusion. C'est une très bonne nouvelle pour la qualité de notre vie collective. Une nouvelle qui ne surprendra pas ceux qui constatent, jour après jour, le dynamisme de la vie associative et sociale dans nos quartiers.Les leaders locaux du MODEM feraient bien de méditer cette leçon d'humanisme appliquée!.  

"Abandonner le drapeau rouge et servez la France!". Voilà la dernière provocation du candidat Sarkozy. Mais Sarkozy n'est pas Lamartine plaidant  pour imposer le drapeau tricolore aux révolutionnaires de 1848.

Il s'agissait alors de rassembler  tous les républicains pour imposer la deuxième république. Aujourd'hui la démarche est inverse: il faut diviser pour garder le pouvoir. 

Car Sarkozy choisit l'affrontement avec les syndicats. Avec sa "vraie fête" du travail il les  provoque délibérément . Il ne s'agit pas de rassembler mais de "cliver" , comme on dit aujourd'hui, synonyme aimable de "diviser". Car pour gagner le candidat-président pense qu'il doit opposer la France de droite -supposée majoritaire-  à la France de gauche.  Et dans la droite il agrège sans complexe la droite extrême de Le Pen à la droite modérée. Les électeurs de Bayrou se laisseront-ils berner? Il ne gagnera sans doute pas ce pari, mais le mal est fait. Car, quoiqu'il arrive désormais, le Front National, dont les thèmes xénophobes et racistes ont été validés, est rentré dans le jeu. Déjà le ministre de la défense, Gérard Longuet, courtise Marine qui jubile et appelle sans attendre au vote bleu marine pour les législatives. Demain, des alliances de circonstances  s'opposeront aux candidats de gauche. La recomposition de la droite est engagée, et ce n'est  une bonne nouvelle ni pour la démocratie ni pour la France.

Les syndicats ont donc défilé, comme ils en ont l'habitude. Il y avait beaucoup de monde dans les cortèges. Les syndicalistes bien sûr, et derrière eux, volontairement en retrait, les militants des partis de gauche. Oui, le peuple de gauche était rassemblé. Pour la défense des salariés, pour demander une autre politique, plus juste, plus respectueuse de chacun.

Deux camps?

 François Hollande a choisi de se placer au dessus de la mélée. Il ne se range derrière aucune bannière. Il va donc se recueillir sur la tombe d'un ancien ouvrier, devenu premier ministre socialiste, Pierre Bérégovoy. Pour reconnaitre sa filiation et lancer un message clair: il sera l'homme qui rassemble. Il ne demande à personne de renoncer à ses convictions et à ses couleurs: drapeau rouge où drapeau tricolore? Pourquoi exclure? Les deux ensemble. La tradition ouvrière et la tradition républicaine réunies autour des valeurs humanistes.

Le message de ce premier Mai me parait limpide: Dimanche, il faudra choisir: Entre deux hommes, entre deux styles certes, mais surtout entre l'affrontement où le rassemblement.

Quelles conclusions s'imposent au lendemain du premier tour des élections présidentielles à Anglet? Qui a gagné? Quels enseignements en tirer pour le deuxième tour... et pour l'avenir?

Naturellement, personne n'a perdu! Avant de donner mon point de vue je propose simplement, dans le tableau ci-dessous de comparer les résultat de dimanche dernier à ceux du premier tour de l'élection de 2007, qui avait vu s'affronter Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Chacun tira de cette confrontation des chiffres sa propre analyse.

 Que constate-t-on?

La gauche gagne 2500 voix, la droite UMP-MODEM, alliés à Anglet, en perd près de 4000. Le front de gauche engrange 2000 voix supplémentaires, Marine Le Pen plus de 1000.

Regardons de plus près: François Hollande devance Sarkozy, de peu il est vrai, mais c'est une première à Anglet (1) . L'extrême droite double presque son score de 2007, mais est devancé par le Front de gauche qui multiplie le sien par 7. Enfin, le MODEM s'effondre, par rapport à 2008, mais se maintient par rapport à 2002 où il avait rassemblé 11% des voix..

Comment analyser ce bon résultat pour la gauche?

Il semble qu'une partie de l'électorat le plus à gauche ait choisi Mélanchon plutôt que Hollande. Par contre, sur sa droite, on peut penser que Hollande a pris des voix du centre à Bayrou, puisque l'effondrement de ce dernier ne profite pas à Sarkozy. Au total, avec 43,5% des voix, la gauche domine la coalition UMP-MODEM. Une première à Anglet dans une élection nationale, et c'est une position forte pour le second tour. D'autant plus forte que le report des voix de Mélanchon sur Hollande parait assuré, ce qui n'est pas le cas à droite pour le report de Bayrou sur Sarkozy. Reste les voix de Marine Le Pen? Si elles ne se reportent pas massivement sur le candidat sortant, il est possible que Hollande soit majoritaire à Anglet le 6 mai prochain. A suivre...

Ce résultat vaut-il pour les prochaines élections, c'est à dire les élections municipales? Non bien sûr. Ces deux élections ne peuvent être comparées. En 2007, la franche victoire de Sarkozy avait précédé, en 2008, l'effondrement de la municipalité sortante UMP-MODEM. Ce qui est sûr, c'est que l'évolution lente mais continue de l'électorat angloy, au sein duquel les forces de gauche et de droite s'équilibrent désormais, ouvre la porte à un vrai débat local, où la qualité des équipes, le bilan et le programme, pèseront plus que les préférences partisanes.

(1) Pour mémoire, en 1995, Jospin rassemblait 24% des voix, Chirac et Balladur 22% chacun soit 44% au total; en 2002, Chirac avec 22% des voix devançait Jospin, 19%).