La crise du logement touche tout le monde. Mais les publics fragiles sont les premiers impactés par cette crise: Jeunes, précaires, saisonniers... Cette problématique concerne Anglet, directement.
Les entretiens d'Inxauseta à Bunus, qui se déroulent chaque année au coeur du Pays basque sous la houlette de Jean-Louis BERHO, avaient placé ce thème au centre de la réflexion de cette année.
Le logement des jeunes n'est qu'un aspect de la crise du logement dans les zones "tendues". S'engager dans une politique dynamique de construction de logements accessibles à tous n'est pas la solution au problème, mais un préalable. Si la pression immobilière baisse, si se loger devient plus facile pour tous, les jeunes en bénéficieront automatiquement. Mais cette politique se heurte à bien des obstacles : les lourdeurs administratives, la spéculation immobilière, les recours abusifs, la frilosité de certains élus...
Didier Ridoret, président de la fédération française du bâtiment (MEDEF) rappelait que la production annuelle de logements - 330 000 en 2012 - était très loin des objectifs gouvernementaux. Pour lui il faut construire plus, et par conséquent accepter une densité plus forte de nos villes. Mais il ajoutait que selon un adage connu, " un maire bâtisseur est un maire battu". Encourageant !
Pierre Larrouturou rappelait que se loger en France coûte plus cher que dans les autres pays européens. En Allemagne, le loyer moyen est de 8 €/m2, contre 12 €/m2 en France. Il suggérait une piste originale pour booster le financement du logement social: le confier, comme aux Pays Bas, aux caisses de retraite qui rentabiliseront mieux leurs investissements tout en apportant une réponse à la problématique du logement.
Sur le logement des jeunes, Renaud Lagrave, Vice-président du Conseil Régional rappelait l'effort exceptionnel consenti par la Région pour le logement étudiant, et rendait compte d'une expérimentation conduite sur le bassin d'Arcachon pour loger les saisonniers en mobilisant les internats de lycée.
Jean Espilondo commençait son intervention par une note d'humour:
"- J'ai bien entendu les propositions du représentant du MEDEF et son rappel de l'adage selon lequel un maire bâtisseur est un maire battu. Je suis un maire bâtisseur... et les élections approchent!
Henry Buzy-Cazaux, animateur de la table ronde l'interrompait:
-Tous les élus qui sont venus à Bunus ont été réélus!
- C'est bien pour cela que j'ai répondu avec enthousiasme à votre invitation, répondait le maire d'Anglet, ajoutant sur le même ton:
- Nous avons engagé une politique ambitieuse de construction de logements pour tous à Anglet. En 5 ans nous avons permis le lancement de plus de 1000 logements sociaux sur la commune. J'attends donc le soutien du MEDEF dans la campagne qui s'annonce!
- Il constatait ensuite que la Région avait construit, en 6 ans deux résidences étudiantes sur Anglet, pour un total de 160 places, avec l'aide du département, de l'agglomération et de la commune. Pour le logement des saisonniers il rappelait les efforts fait par les collectivités locales, avec le foyer des jeunes travailleurs, l'auberge de jeunesse, les bailleurs sociaux pour traiter ce problème. Il en appelait aux employeurs qui ont tout à gagner à fidéliser leurs salariés saisonniers en contribuant à les loger dignement.
La crise du logement est un frein majeur au développement économique. Nombre d'entreprises renoncent à s'implanter sur la cote basque parce que leurs salariés ne peuvent s'y loger. Emploi et logement sont liés. Les élus locaux ne doivent pas l'oublier.
Jean Espilondo pendant son intervention. De gauche à droite: Henry Buzy-Cazaux, président de l'institut des Hautes études de droit rural, Olivier Carré député UMP du Loiret, Jérôme Bédier secrétaire général des magasins Carrefour, Yvon Sarraute, FNSEA, Claude Courty, CFE-CGC, Jean Espilondo et Renaud Lagrave, conseiller régional.