J'avais publié il y a deux jours un article sur le " vrai travail" selon Nicolas Sarkozy, que j'avais illustré avec une affiche où Pétain appelait à manifester le 1er Mai 1941, pour la fête du "vrai travail". Selon des internautes, cette affiche serait un montage.
Dans le doute, j'ai décidé de retirer mon article. Je présente donc ci-contre les deux affiches, celle qui évoque le "vrai travail", et celle qu'on lui oppose qui appellait simplement à manifester pour la fête du travail.
Laquelle est la bonne? Je n'ai pas les moyens de trancher. Je constate simplement, qu'en 1941, pour s'opposer aux syndicats, ces corps intermédiaires honnis qui faisaient obstacle à une relation "vraie" entre le peuple et le vieux Maréchal, celui-ci organisait une contre manifestation.
On sait quelles étaient les valeurs anti-républicaines de Vichy. Son utilisation des boucs émissaires pour expliquer la défaite - les juifs, mais aussi les communistes et le Front populaire - la dénonciation des "élites corrompus" que seraient les syndicats et les partis, et l'appel direct au "peuple de France". De ce point de vue l'affiche est claire: Je tiens les promesses, même celles des autres ! Tous corrompus, sauf moi ! Le héros anti-système en quelque sorte.
A ces thèmes font écho aujourd'hui la dénonciation des corps intermédiaires, la stygmatisation des étrangers et des musulmans, l'opposition entre le "vrai travail" et "l'assistanat", la charge contre les fonctionnaires, ces planqués, protégés par leur statut... On joue sur la peur, on divise, on dresse les uns contre les autres, bien loin des valeurs incarnées par la devise républicaine.
Pour ma part, face à la politique de division proposée aujourd'hui par le candidat sortant, je manifesterai demain, derrière les bannières syndicales, pour défendre ceux qui n'ont, pour vivre, que leur seule force de travail. Pour affirmer surtout qu'une France forte est une France généreuse, qui rassemble par delà les différences et les divergences. Pour dire oui à une fraternité sans exclusive, une fraternité républicaine.