Après avoir accusé la majorité actuelle, dans Sud-Ouest du 28 mai,"d'imposer un urbanisme de masse" et conseillé d'aller comparer la "ZUP" de Bayonne avec le projet actuellement exposé en mairie pour l'aménagement de l'ancienne nationale 10, l'opposition UMP-MODEM vante sa pratique passée "celle d'une ville jardin, avec des immeubles à échelle humaine et une réelle mixité sociale."
Je n'insiste pas sur la référence à la ZUP. On nous a fait cent fois le coup. Comparer les immenses barres de Breuer sur la butte de Sainte Croix à des immeubles de 40 logements, ce n'est pas sérieux. Comparaison pour comparaison: Il y a plus de logements dans le quartier d'Erdian le long du boulevard du BAB, voulu par nos prédecesseurs, que dans le projet de l'avenue de Bayonne (ex RN 10).
Faisons aussi un sort à la soit-disant "réelle mixité sociale": Pendant le mandat de M. Villenave, de 2001 à 2008, ont été livrés 337 logements locatifs sociaux, soit 42 par an. Pour la "réelle mixité sociale", les chiffres parlent d'eux-mêmes!
Revenons maintenant sur la "ville jardin" que notre opposition affirme avoir préservée. Les hauteurs imposées aujourd'hui par le PLU qu'ils ont promu sont certes limitées. Mais la densité étant assez forte, cela se traduit par un étalement du bâti et des parkings et entraine une minéralisation excessive des sols. Conséquence: Les jardins disparaissent. Le PLU n'impose d'ailleurs que 10% d'espace vert. Le résultat c'est "les Vergers d'El Hoggar" ou "Erdian", réalisations que j'ai déjà analysées dans ce blog (voir la rubrique: urbanisme, PLU). Il est donc vrai de dire que l'équipe ancienne a limité les hauteurs, mais il est faux d'affirmer qu'ainsi elle a préservé la ville jardin: c'est même tout le contraire. Et le débat est bien là: Faut-il construire plus haut, là où c'est possible, pour préserver des parcs et des jardins, ou faut-il limiter partout les hauteurs au risque de les faire disparaitre.
Question subsidiaire: Sur l'avenue de Bayonne, nous prévoyons de construire environ 400 logements. Où les mettrons-nous si on ne les construit pas à cet endroit? Pas au Maharin, ou nous considérons que la densité que nous préconisons est suffisante, et où l'opposition nous demande de moins construire, pas à Hondaro, pour les mêmes raisons ... Fallait-il densifier davantage les terrains Hirigoyen, rue de Jouanicot, comme le PLU le permettait ? Ou urbaniser Sutar, au delà du bouchon de Maignon et ses 700 m de queue quotidienne ? L'opposition angloye a-t-elle entendue parler du Grenelle de l'environnement ? Et qu'on ne nous dise pas qu'il faut construire moins, et surtout pas l'opposition qui lorsqu'elle était aux affaires, de 2001 à 2008 a autorisé la construction de 3534 logements soit plus de 500 chaque année. Ce qui fait débat ce n'est pas le nombre de logements à construire: le Plan Local de l'Habitat qui prévoit de réaliser sur Anglet 350 logements par an a été voté par l'agglo à l'unanimité, gauche et droite confondue y compris par le représentant de l'opposition angloye. Ce qui fait débat c'est "où et comment construit-on?"
Pour que le débat s'engage vraiment, concrètement, au delà des slogans faciles, une prise de position claire - et courageuse - de la part de l'UMP-MODEM d'Anglet est sans doute nécessaire.
Le parc au pied des immeubles à Bovero; projet T.O.A. . En arrière plan les immeubles existants de Minerva.
Sur cette question de la densité et des hauteurs voir les articles précédants, en particulier:
- Densité et formes urbaines, un exemple concret.
- PLU, emprise au sol et hauteurs
Voir aussi les autres articles de la catégorie "coeur de ville, coeur d'agglo".