L'occupation illégale par des gens du voyage d'un complexe sportif à Anglet tourne au feuilleton.
Rappelons brièvement les faits:
Dès leur élection en mars 2008 les nouveaux élus d'Anglet entreprennent les démarches pour doter l'agglomération du B.A.B. d'une aire de grand passage pour les gens du voyage. Il s'agit dans leur esprit
d'être en conformité avec la loi et d'offrir aux nomades une aire confortable. Malgré les difficultés (voir mon précédant article) une aire de grand passage est désormais aménagée, sur un terrain
de 2 hectares pour une capacité de 200 caravanes environ.
Dimanche 1er août, 274 caravanes; encadrées par l'association "la vie du voyage" s'installent sur les terrains de sport de Girouette à Anglet, après avoir détruit le portique d'entrée qui leur en interdisait l'accès.
Dès le lendemain, le maire d'Anglet reçoit des responsables du groupe pour engager le dialogue et trouver une solution de compromis. Il leur présente la situation locale et leur demande d'évacuer les lieux pour se diriger vers l'aire légale, dans un délai raisonnable. Ceux-ci refusent.
En réponse à cette occupation illégale le sous-préfet de Bayonne prend un arrêté d'expulsion.
Les intéressés saisissent alors le tribunal administratif en référé. Celui-ci, sans se prononcer sur la légalité de l'occupation, casse l'arrêté d'expulsion au motif qu'il n'y a pas d'atteinte à la salubrité publique. Il est vrai que la municipalité à permis le branchement de l'électricité par EDF, et a fourni des bennes à ordures. Question de dignité. Ce souci d'humanité se retourne contre elle. Le soir même, le camp jusque là très silencieux, fête très bruyamment la "victoire". Et les riverains protestent fortement auprès de la mairie.
Le jeudi 11 dans la matinée, les responsables du camp viennent en mairie pour payer ce qu'ils doivent, comme ils s'y sont engagé. On leur présente alors un ordre de paiement du trésor public correspondant à leur consommation d'une semaine et aux dégradations commises (portique, pelouse des terrains de sport...) d'environ 16 000 €. Très mécontents ils partent en claquant la porte! Signalons simplement que cette facture correspond à une participation de l'ordre 60 € par caravane.
La mairie a saisit entre temps le tribunal de grande instance. Celui-ci conclut à son tour à l'illégalité de l'occupation et ordonne une expulsion immédiate. Un huissier de justice notifie immédiatement ce jugement aux responsables du camp dans la soirée du 12. Vendredi 13 le sous-préfet accompagné des forces de l'ordre se présente à Girouette pour procéder à l'expulsion. Entre temps les avocats des gens du voyage ont présenté un recours au tribunal.
A 16h20 le jugement tombe. Il confirme l'illégalité de l'occupation, mais laisse 48 h aux caravaniers pour lever le camp, sous astreinte de 1000 € par jour de retard. Les intéressés font savoir qu'ils partiront dimanche15.
Ce jugement est présenté par las responsables de "la vie du voyage" comme une victoire.
Victoire à la Pyrrhus?
Quel est le bilan pour les parties en présence?
Pour les gens du voyage tout d'abord. Ils sont restés comme il l'avait prévu sur le site jusqu'au 15 août, mais au prix fort! Deux jugements du tribunal de grande instance qui confirment l'illégalité de leur occupation, un de leur membre mis en examen pour dégradation de bien public - il passera en jugement en février prochain - et un titre de paiement de 16000 € émis par le trésor pour les dégats commis.
Pour la municipalité d'Anglet ensuite. Elle n'a pas réussi à faire partir les occupants illégaux du terrain de Girouette. Mais elle a montré sa volonté de traiter au fond ce problème dans le respect de la loi commune. Après avoir obtenu de la communauté d'agglomération qu'elle se mette en conformité avec la loi, elle affirme sa volonté de la faire respecter aussi par les gens du voyage: Tribunal de Grande Instance saisi du dossier, plainte au pénal, ordre de recette émis par le trésor public pour que les responsables assument les frais supportés par la collectivité du fait de cette occupation... dialogue et fermeté. Les gens du voyage sont désormais prévenus, le laisser-faire qui tenait lieu de politique jusqu'ici, c'est terminé.
La Marseillaise.
La presse nous apprend que les caravaniers diffusait la Marseillaise au moment ou les CRS investissaient leur camp, et qu'ils arbhorraient la cocarde tricolore. Pourquoi pas? Nous nous réclamons bien des mêmes valeurs, celles de la République. Sa loi est la garantie du Vivre Ensemble: Respectons là! ...Tous.
Et de ce point de vue il y a encore du travail, des deux cotés.
Du coté des pouvoirs publics: il va bien falloir imposer à TOUTES les communes de se mettre en conformité avec le schéma départemental d'accueil des gens du voyage. Au Pays Basque comme ailleurs on est loin du compte, une majorité de communes refusant de l'appliquer.
Du coté des gens du voyage: il leur appartiendra de respecter la loi dans les communes qui sont en conformité. Ce qui suppose de leur part un peu de discipline en calant leur venue en fonction des disponibilités de l'aire de grand passage. Dans ces conditions, la cohabitation des "voyageurs" et des "gadjés" sera possible, dans le respect de chacun.