"Merci la France, merci Anglet!" . Le dialogue téléphonique de ce samedi 15 février, entre Ibrahima Kampo chef coutumier de Konna (Mali) et Jean Espilondo le Maire d'Anglet, donne le ton: Celui d'une amitié solide, née il y a plusieurs décennie entre deux étudiants bordelais, Gaël Rabas l'actuel leader du Théatre du versant et le mathématicien Ibrahima Kampo, amitié aujourd'hui prolongée par le jumelage entre Anglet et Konna. La construction sur place en 2010, par les étudiants de l'ISA BTP l'école d'ingénieurs installée à Anglet, du centre social et culturel de Konna baptisé "maison d'Anglet" avait définitivement scellé cette amitié. Et en ce début d'année Ibrahima Kampo inaugurait la salle "Konna" à la maison pour tous d'Anglet (1).
Jean Espilondo au téléphone, parle avec I. Kampo, sous le regard de Guy Mondorge et Gaël Rabas.
"Les islamistes, en arrivant dans la ville - raconte Gaël - avaient immédiatement investi la maison d'Anglet, dont on suppose qu'il voulait faire leur QG. Il n'en ont pas eu le temps; la maison est intacte." La situation est de nouveau normale affirme au téléphone Ibrahima Kampo à Jean Espilondo. Ce que devait confirmer quelques minutes plus tard le directeur de MSF au Mali, le docteur Janssens: " Il n'y a plus d'urgence mais nous sommes revenu à une situation chronique. Nous avons une centaine de consultation par jour à Konna - avec beaucoup d'enfants malnutris - et nous avons engagé une campagne de vaccination contre la rougeole".
La situation politique reste fragile. Les élus et habitants d'Anglet restent très attentifs au devenir de Konna. Ils pourront aussi visiter la belle exposition que les amis de Konna proposent à la maison pour tous, qui présente la ville au bord du Niger et ses environs.
(1) Ibrahima Kampo n'était pas présent dans sa ville au moment de son occupation par les groupes islamistes venus du nord: De retour d'Anglet, ou il avait inauguré la salle "Konna", il était bloqué à Bamako par l'opération militaire française.