Dans un article récemment paru dans la presse, Angeluzain - l'association qui regroupe les abertzales angloys - marque son opposition à l'écoquartier du Maharin avec deux arguments: ce quartier va coûter cher aux contribuables angloys, et son implantation à Sutar serait plus pertinente.
Reprenons ces deux points.
Un budget en équilibre.
Le dernier conseil municipal vient de voter la création d'un budget annexe pour l'écoquartier. Ce budget devra être équilibré en recettes et en dépenses. Si les recettes attendues de l'écoquartier,essentiellement des subventions et la vente des terrains aménagés à des promoteurs publics ou privés, ne compensaient pas les dépenses, il faudrait que le budget de la ville l'équilibre par une subvention spécifique qui serait votée en conseil municipal. Ce budget annexe assure donc une parfaite transparence sur le coût de l'opération. Les dépenses concernent l'aménagement des espaces publics: travaux hydrauliques, voiries et réseaux, paysagement. Or les travaux hydrauliques sont de la compétence de l'agglomération et seront donc financés par celle-ci. Il s'agit pour elle bien sûr de prendre en charge la lutte contre les inondations, les aménagements paysagers étant logiquement assumés par le projet lui-même. En outre l'agglomération a voté le principe d'une subvention de 2 millions d'euros pour chacun des trois écoquartiers programmés: le Sequé à Bayonne, Kléber à Biarritz, le Maharin à Anglet. Cette subvention compensera les surcoûts liés aux exigences spécifiques d'un vrai écoquartier. On nous objecte que les fondations profondes qui sont nécessaires pour bâtir sur le site vont coûter très cher et plomber le programme. Or selon les études géologiques il semble que le bon sol soit à une profondeur comprise entre dix et quinze mètres. Cela n'a rien d'extraordinaire à Anglet, et les promoteurs savent intégrer le surcoût prévisible dans leurs budgets. Au final, le programme que nous avons choisi, de l'ordre de 280 logements, nous permettra d'équilibrer l'opération. Naturellement, dans un premier temps, avant de vendre les terrains il va falloir aménager l'espace public et le budget de la ville devra avancer les sommes nécessaires. Mais celles-ci lui seront reboursées au fur et à mesure de la cession des lots constructibles aux opérateurs. Au final, l'écoquartier du Maharin ne devrait rien coûter aux contribuables angloys. Chacun comprend aisément qu'il en serait tout autrement si, suivant les demandes des riverains, nous ne construisions sur place que 150 logements sociaux.
Sutar: un emplacement non pertinent.
Le deuxième argument consiste à dire: Sutar est mieux adapté pour un écoquartier.
J'ai déjà expliqué dans ce blog pourquoi le Maharin était un emplacement pertinent pour construire un vrai écoquartier. Parce qu'il est au coeur de l'agglomération, parce qu'il permettra de traiter le régime hydraulique perturbé du ruisseau, parce qu'il restaurera un espace autrefois cultivé et drainé aujourd'hui à l'abandon, comme le montre la photo ci-contre.
Sutar à l'inverse n'est pas un emplacement aujourd'hui convenable pour un écoquartier. Situé de l'autre coté de l'autoroute, de la voie ferrée et de l'aéroport, Sutar est un quartier résidentiel et agricole coupé du reste de l'agglomération. Y construire aujourd'hui ne ferait qu'aggraver l'engorgement quotidien de la circulation automobile en entrée de ville, puisque ses résidents subissent aujourd'hui, tous les matins, un bouchon automobile de 700 m de retenu environ. Faut-il contribuer à aggraver le phénomène ou au contraire, en construisant en coeur de ville éviter de le nourrir ?
Les terres agricoles et naturelles de qualité aujourd'hui disponibles sur Sutar doivent-elles être urbanisées tout de suite, contribuant à l'étalement urbain, où au contraire ne devons-nous pas préserver ces terres pour nos successeurs, pour qu'ils les utilisent au mieux ? Pour construire peut-être, ou pour préserver des espaces naturels ou agricole en bordure immédiate de la ville ? Les principes du développement durable et la préservation de la qualité de vie à Sutar se conjuguent pour nous inciter à attendre avant d'étaler la ville. Un écoquartier à cette endroit serait en contradiction avec ses propres principes.
Naturellement, je suis prêt à débattre de tout cela avec les membres d'Angeluzain et leur offrirait un espace de réponse sur ce blog s'ils le souhaitent.
Je constate aussi qu'Angeluzain ne pose plus le problème hydraulique comme étant une difficulté majeure du site. La réalisation en amont des bassins de rétention paysagers de Latxague , de 9000 m3, et la réalisation d'une plaine inondable de 4700 m3 sur l'écoquartier, devraient permettre d'éviter les inondations récurrentes subies depuis 30 ans par les habitants de Montbrun (et plus récemment par les résidents d'Argi Zabal!). Ces inondations qu'un urbanisme mal maitrisé avaient provoquées, un urbanisme respectueux de la nature, demain, va les contrôler!