"L'objectif est le même, les orientations diffèrent". Sous ce titre accrocheur Sud-Ouest donne la parole à Claude Olive. Le journaliste s'interroge: "la politique angloye en matière de logement social va-t-elle changer radicalement? C'est l'impression qu'on pouvait avoir après certains propos du maire, notamment tenus lors d'une interview à Sud-Ouest (édition du 7 octobre)... Aujourd'hui le maire nuance un peu ses propos"
S'agit-il de" nuances" pour reprendre l'euphémisme de notre quotidien, ou d'un exercice de rétablissement acrobatique tenté par un maire qui doit expliquer que vraiment la politique de la municipalité précédente en matière de logement social était mauvaise... mais qu'il fera la même.
Reprenons.
La règle des 30%.
Le maire, opposé depuis toujours à la règle qui impose aux promoteurs privés de construire 40% de logements sociaux , explique aujourd'hui: "Il n'est pas question de renoncer aux programmes mixtes. Quand il y aura des programmes privés, on imposera, comme c'est déjà le cas, la règle inscrite dans le PLU de 30% de logements sociaux et 10% en accession à la propriété". Il avait la possibilité de supprimer cette règle dans la modification du PLU qu'il a engagé: il la garde! " Elle a montré ses limites" affirme-t-il, mais il n'y touche pas. Sa critique est d'ailleurs étonnante: "Quand on fait 30% de social, le privé en fait 70%! et l'on ne rattrapera jamais le retard." C"est vrai que cette seule mesure ne suffirait pas à rattraper le retard abyssal accumulé jusqu'en 2008 en matière de construction de logements à loyers modérés (voir diagramme en tête d'article). Mais sans elle le déficit se creuserait toujours plus: 30% c'est mieux que 0%! et c'est plus que les 20 % (25% même depuis la nouvelle loi ALUR) imposés par la loi. Je reviendrai prochainement sur les autres critiques de Claude Olive contre cette mesure qui a fait la preuve de son efficacité.
Des opérations avec 100% de logements sociaux.
Pour rattraper le retard d'Anglet en matière de logement social, Claude Olive se propose d'initier des opérations avec 100% de logements sociaux. Bravo, on applaudit. Il annonce une politique d'acquisition foncière "punchy". Il ajoute: "J'ai regardé le patrimoine foncier qui appartient toujours à la ville et j'ai proposé ces terrains aux bailleurs sociaux..". Autrement dit je continue la politique de Jean Espilondo. Celui-ci a conduit une politique d'acquisition foncière très "punchy", multipliant par 4 le budget consacré aux achats de terrains par la ville (1). Nous nous réjouirions que Claude Olive fasse aussi bien.
Quand il confie des terrains appartenant à la ville à des bailleurs sociaux pour faire des opérations avec 100% de logements sociaux, il s'inscrit là aussi dans la continuité. De mémoire j'ai noté dans le tableau ci-dessous les opérations de ce type engagées entre 2009 et 2013. J'en ai repéré onze, pour un total qui approche des 500 logements. Je n'ai pas comptabilisé dans ce chiffre les réalisations à caractère sanitaire type EHPAD ou foyer de vie soit 180 logements supplémentaires.
TOTAL = 478 logements
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Résumons. C. Olive assure donc qu'il va conduire une politique du logement social qui s'appuie sur trois outils: la règle des 30% pour mobiliser les promoteurs privés, une politique foncière active et la mise à disposition des bailleurs sociaux de terrains appartenant à la ville. C'est très exactement ce que je me suis efforcé de faire en tant qu'adjoint en charge de l'urbanisme sous l'autorité de Jean Espilondo. Pour preuve les articles que j'ai écrits sur ce blog depuis sa création, et qui sont toujours consultables.
M. Olive admet poursuivre les objectifs que nous avions donné à la ville en matière de logement social. C'est un premier pas. Il lui reste maintenant à mettre en oeuvre les outils que nous avions choisis et qui ont prouvé leur efficacité: c'est le second pas; le plus difficile.