Lors du dernier conseil municipal, la nouvelle majorité a annoncé qu'elle renonçait à réaliser l'écoquartier du Maharin. A la défense de l'écoquartier présentée par Sandrine Derville au nom de l'opposition Jacques Veunac, nouvel adjoint à l'urbanisme, a répondu avec deux arguments surprenants:
Premier argument: L'écoquartier serait dangereux pour les enfants qui pourraient tomber dans le ruisseau en traversant l'écoquartier la nuit. Rappelons simplement que les digues qui permettent de franchir le Maharin auront des gardes-corps et qu'elles seront éclairées la nuit tombée. Que de toute façon elles seront construites quoiqu'il arrive puisque la nouvelle municipalité s'est engagée à réaliser les travaux hydrauliques. Les exemples sont nombreux de ruisseaux qui traversent des zones urbaines à Anglet sans protection particulière. Et cela ne pose aucun problème. Pourquoi cela en poserait au Maharin dont le débit en temps normal est très faible avec une lame d'eau de quelques centimètres.
Deuxième argument: Vivre dans un écoquartier serait difficile, cela supposerait des habitudes de vie adaptées à l'Europe du Nord mais pas chez nous. "Et qui paiera les charges élevées" ajoute, faussement inquiet, M. Veunac? Éliminons d'entrée ce dernier point: Les charges supportées par les habitants seront faibles puisque les espaces verts seront ouverts au public donc entretenus par la ville, et que les dépenses de chauffage seront réduites au maximum. En quoi le fonctionnement du quartier serait-il différent d'un quartier ordinaire? On y favorisera bien sûr des comportements écologiquement responsables : tri sélectif et compostage des déchets, utilisation facilitée des transports en commun (une ligne de bus passe dans l'écoquartier, une autre le longe avenue des Pyrénées), récupération des eaux de pluie pour l'arrosage... il n'y a là rien d'extraordinaire, qui nécessite un apprentissage particulier. Le COL souhaitait en outre mettre en place une expérience d'habitat participatif, basée sur le volontariat. Mais il conduit ce type d'expérience ailleurs; ce n'est pas une exigence du cahier des charges de l'écoquartier.
Par contre Jacques Veunac ne répond pas aux questions de fonds soulevées par Sandrine et que j'ai évoquées moi-même dans le dernier article sur ce blog. Rien sur le coût du futur parc public que l'écoquartier finançait, rien sur l'avenir du quartier de Montbrun, rien sur les objectifs de construction de logements sociaux.
Comme Cyrano de Bergerac j'ai envie de dire à M. Veunac;
"C'est un peu court jeune homme,
on aurait pu dire bien des choses en sommes... ".
En conclusion du débat M. Olive a justifié l'abandon du projet avec un seul argument, "C'est une promesse de campagne". Exact. Quand on promet, il faut faire! Mieux vaut ne pas promettre à tort! Mais je montrerai dans un prochain article que M. Olive peut faire un nouveau quartier, ne l'appelons plus écoquartier, sans se renier.